CPI – Procès Gbagbo : « 6 ans de détention préventive, c’est suffisant », le juge Cuno Tarfusser

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La cour pénale internationale était au centre de toutes les attentions la semaine dernière avec la reprise le 1er octobre, du procès de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, un de ses anciens ministres. Vendredi dernier, le juge en charge de cette affaire, Cuno Tarfusser, s’est adressé à la presse sur le dossier.

Les avocats de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé avaient déposé une demande d’acquittement devant la CPI en faveur de leurs clients. Cette demande a fait l’objet d’une audience qui s’est ouverte le 1er octobre à la Haye mais qui a été renvoyé, après trois jours, au 12 novembre prochain. Selon Afrique sur 7, tout porterait à croire qu’il s’agit là de la dernière ligne droite de ce procès marathon qui aura duré six années. Au cours des trois jours d’audience, le procureur Eric Mac Donald a tenté d’apporter des éléments afin de soutenir sa prétention quant au plan commun concocté par le clan Gbagbo pour se maintenir au pouvoir par tous moyens. Les avocats de la défense ont cependant demandé le report du procès en vue d’étudier minutieusement le volumineux document du bureau du procureur et apporter la réplique nécessaire.

C’est donc dans l’attente de la suite du procès que le juge-président Cuno Tarfusser a tenu à interpeller les Ivoiriens : « Je voudrais profiter de vos journaux pour demander aux Ivoiriens de ne pas détruire leur beau pays. Je sais que ce procès éprouve les Ivoiriens, depuis plus de 6 ans qu’il dure. Que les Ivoiriens sachent que nous ne sommes pas en train de régler un problème politique de la Cote d’Ivoire », a-t-il déclaré.

Poursuivant, il ajoute : « J’estime que 6 ans de détention préventive, c’est suffisant. Mais je leur (Ivoiriens) promets que les juges feront leur travail sans parti pris. Nous allons évaluer les preuves et décider en toute objectivité. C’est vrai que ce n’est pas facile à prendre une décision unanime à trois. Nous sommes 3 juges qui venons de systèmes juridiques différents mais, il nous appartient d’évaluer, à travers des échanges, la véracité des preuves. »

Le magistrat italien indique par ailleurs que la Cour qu’il préside rendra une décision impartiale : « Je souhaite que les Ivoiriens travaillent à faire baisser les tensions plutôt que de les raviver. Personnellement, je suis convaincu à 100 pour cent que la décision que nous prendrons sera la meilleure. » Après avoir épluché le dossier ivoirien de fond en comble pendant près de six années, Cuno Tarfusser estime qu’il serait opportun pour lui de connaître la Côte d’Ivoire, qui, le croit-il fermement, est un beau pays. « La Cote d’Ivoire est un beau pays que je rêve de visiter avant ma mort », a-t-il affirmé dans des propos rapportés par le site Afrique sur 7.

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