Côte d’Ivoire: Harcelé par la justice, Henri Konan Bédié promet d’installer un « désordre généralisé »

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Entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, le torchon brûle de nouveau.

En août dernier, l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié annonçait la rupture avec son allié Alassane Ouattara. Une nouvelle page de la relation houleuse entre les deux hommes, intrinsèque à la construction politique du pays depuis 1990.

L’alliance politique qui a mené au pouvoir, en 2010 et 2015, le président ivoirien Alassane Ouattara, n’est plus. Le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’ancien président Henri Konan Bédié, a annoncé jeudi 9 août qu’il « se retir(ait) du processus de mise en place d’un parti unifié ». Le divorce était certes attendu mais marque un point de rupture fort dans la tumultueuse scène politique ivoirienne, qui connaît depuis quelques mois de nombreux rebondissements.

Le parti d’Henri Konan Bédié accuse le pouvoir de comploter pour le « faire disparaître »

Selon le président du plus vieux parti politique en Côte d’ivoire, la justice ivoirienne, sous des mains occultes de personnalités au pouvoir, s’acharne contre le PDCI. Celle-ci prononce des décisions toujours défavorables aux actuels tenants du PDCI. Ces décisions de justice par contre se prononcent en faveur de ceux qui souhaitent faire diviser, ou faire disparaître le parti.

Beaucoup d’autres partis de l’opposition ayant déjà été victimes de ce jeu malsain orchestré par le pouvoir en place, Henri Konan Bédié ne pense pas se laisser faire. Le FPI a déjà été coupé en deux avec une partie dirigée par le controversé Pascale Affi N’Guessan. Le PIT et le MFA ont tous deux aussi goûté à cette nouvelle manie de la justice ivoirienne qui donne raison aux leaders de tous les partis politiques proches du RHDP, le parti unifié voulu par Alassane Ouattara.

Pour Ndri Narcisse, porte-parole du PDCI, qui s’est livré à BBC, la mauvaise foi du pouvoir est manifeste. « …lorsqu’un parti politique tel que le PDCI-RDA, qui tient régulièrement ses réunions, a maille à partir avec la justice, c’est toute la gouvernance d’Etat qui est interpellée. Le PDCI qui a régulièrement ses bureaux politiques est régulièrement assigné devant les tribunaux alors que les tribunaux n’ont rien à avoir avec le fonctionnement du PDCI-RDA qui est régit par des textes connus de tout le monde, parce que c’est le plus vieux parti de la côte d’Ivoire. »

« Le fonctionnement normal d’un parti politique ne peut pas être sujet à examen par un tribunal… », a déclaré Ndri Narcisse, porte-parole du PDCI.

Selon des informations relayées par Afrique-sur7, une nouvelle tentative d’émiettement du PDCI-RDA serait encore en « téléchargement ». La justice ivoirienne « s’apprêterait à notifier au Président Henri Konan Bédié la prise d’une ordonnance de mise sous administration judiciaire du PDCI RDA et une mise sous séquestre des biens du parti », rapporte le média.

Ainsi, dans une déclaration relayée sur les réseaux sociaux par des médias proches de son parti, Henri Konan Bédié promet clairement de faire chavirer le navire ivoirien. « Nous ne le tolérerons plus et il n’y aura jamais d’administrateur provisoire du PDCI. Personne ne s’avisera de prendre une telle décision. Autrement, c’est la chienlit, c’est le désordre généralisé dans toute la Côte d’Ivoire. Et cela, je ne sais jusqu’où ça s’arrêtera. À bon entendeur, salut ! », a déclaré le président Bédié relayé par Afrique-sur7.

Un congrès extraordinaire est annoncé pour le 15 octobre prochain, soit le surlendemain de la proclamation des résultats des élections locales.

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