Coronavirus: l’état du monde face à la pandémie le dimanche 26 avril
La barre des 200 000 morts dûs au nouveau coronavirus est désormais passée dans le monde, avec 202 994 décès recensés. Celle des 3 millions de cas le sera bientôt. Les bilans sont à la baisse en Europe, mais la sortie du confinement est un défi pour les pays qui l’ont décidée.
- La France enregistre une nette baisse des décès sur 24h
L’épidémie de coronavirus en France a fait 22 856 morts, mais le bilan des dernières 24 heures est en nette baisse, avec 242 nouveaux décès, contre 369 sur la journée précédente, annonce la direction générale de la santé (DGS).
Emmanuel Macron fait face à une levée de boucliers avant la présentation de la stratégie de déconfinement. Le chef de file des députés La France insoumise Jean-Luc Mélenchon dénonce « l’imposture » et « la méthode insupportable » du gouvernement et demande « davantage de temps pour évaluer les mesures du plan » qui sera présenté mardi devant l’Assemblée. Le gouvernement aurait dû gérer plus « collectivement » la crise, estime quant à lui, le dirigeant écologiste Yannick Jadot.
Deux cent quarante-trois Moldaves de retour de Paris en autocar sont bloqués depuis ce dimanche matin sur une aire d’autoroute dans l’est de la France. L’Allemagne et la République tchèque leur refusent le passage en raison de l’épidémie.
- Moins de morts en Italie, des signes encourageants au Royaume-Uni
L’Italie enregistre 260 décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, ce qui représente le chiffre le plus bas depuis le 14 mars. Le nombre de personnes infectées a en revanche augmenté, après six jours consécutifs de baisse. Il atteint 106 103, soit 256 de plus qu’hier. Dans une interview publiée par le quotidien La Repubblica, le chef du gouvernement Giuseppe Conte promet la réouverture des écoles en septembre pour ne pas mettre « en jeu la santé des enfants ». Il annonce que les usines rouvriront le 4 mai.
Le Royaume-Uni observe des « signes encourageants » avec une forte baisse du nombre des morts, à la veille du retour du Premier ministre Boris Johnson. Après un mois de confinement, le chef du gouvernement est attendu sur sa stratégie, tiraillé entre les appels à remettre en route la machine économique et la crainte d’un relâchement qui viendrait anéantir le bénéfice des sacrifices jusqu’ici consentis. Avec 20 732 décès dans les hôpitaux, le Royaume-Uni est l’un des pays les plus sévèrement touchés en Europe.
- Des rues pleines d’enfants en Espagne
En Espagne, ce matin, près de 6 millions d’enfants de moins de 14 ans peuvent sortir de chez eux après six semaines de confinement. Ces promenades sont très encadrées par la loi : une heure maximum dans un rayon d’un kilomètre autour du domicile. Certains expriment pourtant leur crainte que ce relâchement provoque un retour du pic de contagion dans le pays. L’Espagne, troisième pays le plus touché au monde avec 23 190 décès, a dû adopter l’un des régimes de confinement les plus stricts.
Au Pays-Bas, les autorités ferment deux élevages de visons dans le sud du pays après la découverte d’animaux testés positifs, probablement infectés après un contact avec des humains. Les fermes sont situées à l’est d’Eindhoven, dans le Brabant-du-Nord, une des régions les plus durement touchées par l’épidémie où la maladie a tué plus de 4 400 personnes et contaminé au moins 37 000 personnes.
En Allemagne, le ministère de l’Intérieur révèle que des diplomates chinois ont approché des responsables du gouvernement allemand afin de les inciter à exprimer des opinions positives sur la gestion par Pékin de l’épidémie. L’ambassade de Chine à Berlin qualifie ses informations de « mensongères et irresponsables ».
En Russie, le ministère de l’Agriculture annonce qu’il va suspendre ses exportations de plusieurs variétés de céréales (blé, seigle, orge et maïs) jusqu’au 1er juillet afin d’assurer la stabilité du marché national.
- En Chine, la saisie de 89 millions de masques non conformes
La ville de Wuhan, où la pandémie a démarré, annonce qu’elle ne compte plus aucune personne atteinte du Covid-19 dans ses hôpitaux. La Chine assure avoir saisi 89 millions de masques non conformes, au moment où le pays s’efforce de dissiper les craintes à propos de la qualité du matériel médical exporté.
Les masques sont l’objet d’un intense trafic. En France, la police a réalisé une saisie record de 140 000 masques dans un quartier de banlieue parisienne, où deux hommes entreposaient leur cargaison illégale en provenance des Pays-Bas.
- Donald Trump fatigué des « questions hostiles »
Donald Trump a tweeté la nuit dernière qu’il ne voyait pas l’intérêt des points presse, estimant que les journalistes ne posent que « des questions hostiles » et continuent « de propager de fausses informations ». Selon le journal New York Times, Donald Trump serait frustré par le traitement et les critiques de ces derniers jours, réalisant que ses sorties fracassantes pourrait lui couter cher en terme électoral.
Au Canada, les autorités sanitaires mettent en garde contre l’utilisation des médicaments chloroquine et hydroxychloroquine qui peuvent « entraîner de graves effets secondaires et doivent être utilisés uniquement sous la supervision d’un médecin », avertit l’agence de la santé publique du pays.
- Violence domestique en Irak
En Irak, la pandémie s’accompagne d’une recrudescence des violences domestiques. Selon l’ONU, 46 % des femmes mariées disent en avoir été victimes. Les auteurs de violences ont généralement le droit avec eux, car l’article 41 du Code pénal irakien donne le droit légal au mari de « punir » sa femme et ses enfants « dans les limites du droit et de la coutume » et prévoit comme dans d’autres pays de la région des peines allégées pour les crimes dits « d’honneur ».
En Israël, le ministre de la Santé critiqué pour sa gestion de la pandémie annonce vouloir quitter son poste et réclame le portefeuille du Logement, à l’occasion de la formation du nouveau gouvernement. Le Palestinien Amir Naji, libéré d’une prison israélienne et placé en quarantaine dans un hôtel de Ramallah, a embrassé sa mère bien que ce soit déconseillé. Face à la pandémie les autorités israéliennes ont introduit une batterie de mesures pour prévenir la propagation dans les prisons, où sont détenus plus de 5 000 Palestiniens.
- Le baccalauréat maintenu en Syrie
En Syrie, le gouvernement indique que quatre millions d’élèves ne reprendront pas les cours d’ici l’été et passeront directement en classe supérieure. Les épreuves du brevet et du baccalauréat sont en revanche maintenues pour plus de 557 000 élèves. Le nombre des centres d’examens sera multiplié pour garantir « la distanciation », précise l’agence officielle Sana.
En Egypte, le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouli annonce que son gouvernement a entamé des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) afin d’obtenir une aide financière d’un an pour affronter la récession due à la pandémie. En 2019, le tourisme, tout juste sorti de convalescence après plusieurs années d’instabilité, a rapporté à lui seul près de 12,9 milliards de dollars à l’économie égyptienne. Le secteur est totalement sinistré aujourd’hui.
L’Arabie saoudite assouplit l’interdiction totale de sortie mise en place pour contenir la propagation du virus. Il sera possible désormais, entre 9h et 17h de se rendre dans les centres commerciaux et les commerces de détail, autorisés à rouvrir dans toutes les régions du royaume jusqu’au 13 mai. Mais un couvre-feu total de 24 heures sera maintenu dans certaines zones, y compris à La Mecque, qui a enregistré le plus grand nombre d’infections du royaume ces derniers jours. Le dernier bilan donné par le ministère saoudien de la Santé recense 136 décès dus à la maladie, tandis que les infections confirmées ont augmenté à 16 299. L’Arabie saoudite est le pays arabe du Golfe le plus touché, mais les autorités n’ont pas encore annoncé si le hajj aura bien lieu fin juillet.
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Les séparatistes du sud du Yémen proclament l’autonomie après l’effondrement de l’accord de paix avec le gouvernement. Une décision qui complique un peu plus le conflit qui sévit depuis des années dans le pays, théâtre d’une grave crise humanitaire.
- Des dauphins heureux et des footballeurs privés de matches
En Turquie, à Istanbul, le confinement a fait revenir les dauphins dans le détroit de Bosphore où la raréfaction des bateaux procure un calme inhabituel. La mégapole turque de 16 millions d’habitants est sous confinement depuis jeudi et jusqu’à ce dimanche minuit, après deux précédents week-ends où Istanbul était déjà à l’arrêt sur ordre du gouvernement. L’épidémie a tué plus de 2 700 personnes en Turquie.
Le Tadjikistan annonce la suspension des matches de football dans le pays. Ils ont bien lieu ce dimanche, mais pour la dernière fois jusqu’au 10 mai au moins. Le Tadjikistan, officiellement épargné par le coronavirus, était l’un des rares pays du monde où la saison de football était maintenue. En Europe, seule la Biélorussie poursuit son championnat.
- Les stars du sport sur les réseaux sociaux
Alors que les compétitions sont interrompues, les stars du sport multiplient leurs apparitions sur les réseaux sociaux pour le plus grand plaisir des fans, heureux de découvrir certaines facettes cachées de leurs idoles. Le footballeur Karim Benzema est l’une des personnalités françaises les plus suivies dans le monde avec 33,6 millions d’abonnés sur son compte Instagram où il dévoile un « franc parler » aussi naturel que déroutant. Pour Boris Helleu, maître de conférence à l’université de Caen, « beaucoup de footballeurs ont pour objectif de prendre le contre-pied de l’image erronée du gars tout juste bon à taper dans un ballon, en montrant qu’ils ont une personnalité, de l’humour, une opinion ».
Guy Drut, membre français du Comité international olympique (CIO) estime le projet de Paris-2024 « aujourd’hui obsolète, dépassé, déconnecté de la réalité » et appelle à « réinventer le modèle des Jeux olympiques ». Si, en pleine pandémie, la reprogrammation des JO-2020 à l’été 2021 s’imposait, « la réponse à cette crise peut-elle se traduire par le seul report de dates, sans que le modèle des Jeux soit également profondément repensé ? ». Guy Drut évoque deux pistes de réflexion destinées à contenir les coûts des JO : « sanctuariser certaines épreuves sur un seul et même site quel que soit le pays organisateur, par exemple Tahiti ou Hawaï pour le surf, et limiter le nombre de sports additionnels ».