Concertations nationales : Une obligation de résultat pèse sur les autorités

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Un débat est prévu ce 28 mai entre le Président de la République et tous les acteurs nationaux, à tous les niveaux.

Auparavant, les partis politiques qui le désirent vont discuter avec le Ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, sur les questions essentielles concernant le processus électoral.

C’est dire que le Président Sall compte ouvrir, larges, les éventails du dialogue pour que des consensus forts soient trouvés sur des questions essentielles concernant la marche du pays.

Macky et ses partisans de Benno Bokk Yakaar se sont déjà réunis pour discuter des termes de référence à adopter.

Bien sûr, la récurrence des appels au dialogue et la tenue de certaines concertations sans suite véritable, laissent planer un doute sur la sincérité des initiateurs.

Il y a eu même un dialogue sur l’utilisation future des ressources de gaz et de pétrole.

Une journée nationale du dialogue a été décrétée pour le 28 mai.

Beaucoup d’initiatives avec peu de résultats. Car, sur le terrain, ce qui règne entre acteurs politiques, c’est la méfiance. Aucun consensus n’a été trouvé sur une seule question importante, notamment pour ce qui concerne le processus électoral.

Le Président a pris l’initiative d’instaurer le parrainage sans concertation. Il en a fait de même, après la présidentielle de la suppression du poste de Premier ministre.

Des initiatives qui ont créé une onde de choc au sein d’une opinion qui a été prise de court et qui n’a pu rien faire.

Malgré tout, le Chef de l’Etat tient à dialoguer sur le plan politique, mais aussi sur toutes les questions essentielles qui concernent les Sénégalais.

Il pèse sur lui, cette fois-ci, une obligation de résultat. Il n’a pas le droit d’échouer. Et ce succès, il doit le réussir à trois niveaux : au niveau de la mobilisation de toutes les forces vives, au niveau des consensus à établir et au niveau de leur mise en pratique.

Et aucune des tâches ne sera facile. En effet, les leaders de l’opposition qui avaient participé à la présidentielle de 2019 ont déjà affirmé qu’ils ne vont pas participer au dialogue. Et le Pds qui avait dit qu‘il n’allait plus participer à une élection dirigée par Aly Ngouille Ndiaye et dont leur leader Karim Wade est encore en exil, pourrait avoir des scrupules à y prendre part.

Et la prouesse de Macky, actuellement, sera de réussir à faire changer d’avis ses opposants. La tâche est herculéenne. Car, sans une médiation digne de ce nom, nous doutons qu’il puisse réussir à rassembler toute la classe politique.

Pourtant, sans la participation de cette dernière, les concertations engagées sous l’égide du Ministère de l’Intérieur ne seront pas une réelle réussite, même s’il est toujours possible, avec les partis présents, d’aboutir à des résultats qui tiennent compte des revendications des opposants.

Car, des questions comme le parrainage, l’audit du fichier électoral, l’organisation des élections, le choix du chef de l’opposition, le financement des partis, etc. doivent être impérativement débattues et résolus une bonne fois pour toute.

Nous ne pouvons pas, à chaque fois, mettre en péril la stabilité de la Nation sur des questions aussi anodines que l’organisation du scrutin, le fichier électoral et autres.

Mieux, le climat de suspicion entretenu entre la majorité et l’opposition pollue l’atmosphère politique. Et cette situation pourrait encore largement perdurer jusqu’aux locales et aux législatives prochaines.

Il est important dès lors que l’appel au dialogue ne soit un prétexte pour trouver des pseudos consensus sur le report ou le couplage d’élections à venir.

Il est curieux cependant que le Président ait pris les mesures qu’il souhaite sans concertation et décide d’en organiser sur d’autres.

Une démarche qui va rendre difficile sa tâche de réunir tout le monde sur des consensus forts.

En tout état de cause, l’opposition doit pouvoir répondre au dialogue pour poser toutes les questions sur la table de négociation.

La politique aveugle de la chaise vide n’a jamais rien résolu.

Si les termes de référence sont définis par tous et pour tous, il sera plus facile d’aboutir à un dialogue constructif.

Assane Samb

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