Comment notre cerveau gère-t-il la douleur ?

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Le cerveau ; certainement l’organe le plus mystérieux, tant chez les humains que chez les animaux. Un organe d’une vitalité indubitable, qui, à juste titre, fait l’objet d’innombrables études depuis les débuts de la science moderne. Dans cet article, nous nous pencherons sur la perception de la douleur par notre cerveau. En clair, nous tenterons autant que possible de comprendre comment ce formidable outil de la vie amplifie ou diminue la douleur.

C’est une étude publiée ce mardi dans la revue scientifique américaine Cell Reports qui s’intéresse au processus de gestion de la douleur par le cerveau, emboîtant le pas à d’autres études menées auparavant. La technique d‘étude ici s’apparente au mécanisme inhérent au thermostat qui gère la température à l’intérieur d’une maison.

Aux dires de Yarimar Carasquillo, à la tête de l‘étude et chercheuse au National Center for Complementary and Integrative Health (NCCIH), l’amygdale centrale, cette structure incontournable dans le procédé de décryptage de nos émotions, est chargée du mécanisme de la gestion des douleurs.

Si nous pouvons identifier ce qui bloque le système, nous pouvons inverser le phénomène.

L’amygdale centrale pourrait jouer un double rôle, selon l‘étude. C’est au cours de recherches menées sur des souris de laboratoire que Carasquillo et son équipe ont fait une découverte majeure ; lors de leur mise en activité, les neurones qui expriment la protéine kinase C-delta amplifient la douleur. Le contraire se produit chez les neurones qui expriment la somatostatine. Ce deuxième groupe de neurones absorbe la chaîne de transmission dans les nerfs sollicités pour communiquer la douleur.

Il est à préciser que l’amygdale centrale n’est pas entièrement en charge de la gestion de la douleur. Elle réagit, entre autres, à l’inquiétude ou encore au stress qui fait grimper la douleur. L’amygdale centrale permet par exemple de transporter l’attention du sujet ailleurs, réduisant de ce fait sa perception de la douleur.

Aussi désagréable qu’elle puisse paraître, la douleur a son importance. Sans elle, nous ne saurons pas à quel moment nous avons besoin d’aide dans le cas par exemple d’une crise cardiaque, ou encore en cas de blessure.

Certaines personnes naissent avec un déficit de sensibilité à la douleur. Celles-ci ne se rendent souvent pas compte à temps de la gravité d’une blessure, entre autres. Dans certains cas, certains sujets en meurent pour cause d’importante hémorragie ou d’infections.

Les douleurs ‘‘saines’‘ et les douleurs ‘‘malsaines’‘

Le principal but de la recherche n’est donc pas d‘éliminer la douleur, mais de mieux en comprendre les tenants et aboutissants. En étudiant les mécanismes cérébraux en charge de la modulation de la douleur, les scientifiques visent la découverte de traitements mieux élaborés afin de freiner les formes de douleur qui sont “mauvaises” et inutiles.

Yarimar Carasquillo : “La réaction saine, c’est que vous ressentez une douleur, elle vous dit que quelque chose ne va pas, vous êtes soigné, et la douleur s’en va.”

Quant à la réaction malsaine, la scientifique répond comme suit : “Dans le cas de la douleur chronique, cela ne se produit pas. Le système est bloqué. Si nous pouvons identifier ce qui bloque le système, nous pouvons inverser le phénomène.”

La douleur a donc son côté indésirable. Un sondage réalisé en 2012 révèle qu‘à peu près 11% des adultes souffrent de diverses douleurs physiques aux Etats-Unis, et ce, tous les jours de leur vie. Ces douleurs les obligent dans la plupart des cas à recourir à de puissants antalgiques (les antidouleurs, NDLR). Parmi ceux-ci, les opiacés, qui provoquent malheureusement une forte dépendance.

D’autres sujets moins nantis ont recours à l’automédication, fortement déconseillée par les médecins. Parmi leurs méthodes, des médicaments issus de la contrefaçon ou illégaux. Ces médicaments douteux contiennent de plus en plus souvent du fentanyl, un opiacé de synthèse extrêmement puissant, mais dangereux

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