« C’était une erreur » – Le prince héritier saoudien parle du décès du journaliste Jamal Khashoggi
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a assumé l’entière responsabilité du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi mais a nié avoir ordonné l’assassinat.
Le prince héritier âgé de 34 ans a accordé une interview à 60 Minutes le dimanche 29 septembre et a déclaré que l’assassinat de Jamal, qui était un critique fort de la famille royale, était un crime odieux mais une erreur.
«C’était un crime odieux, dit-il. « Mais j’assume l’entière responsabilité en tant que dirigeant en Arabie saoudite, d’autant plus qu’il a été commis par des personnes travaillant pour le gouvernement saoudien. »
Lorsqu’on lui a demandé s’il avait ordonné l’assassinat de Khashoggi, le prince héritier a répondu: « Absolument pas ».
« Lorsqu’un crime est commis contre un citoyen saoudien par des responsables qui travaillent pour le gouvernement saoudien, en tant que dirigeant, je dois prendre mes responsabilités. C’était une erreur. Et je dois prendre toutes les mesures pour éviter une telle chose à l’avenir ».
« Certains pensent que je devrais savoir ce que trois millions de personnes travaillant pour le gouvernement saoudien font quotidiennement », a déclaré le prince héritier.
« Il est impossible que les trois millions envoient leurs rapports quotidiens au leader ou à la deuxième personne la plus haute du gouvernement saoudien. »
On lui a demandé à plusieurs reprises comment il n’aurait pu être au courant de l’opération visant à tuer Khashoggi puisque les agents travaillaient pour lui.
«Il n’y a aucune information claire ou preuve que quelqu’un proche de moi a fait quelque chose à cet effet. Il y a des accusations et une enquête est en cours », a-t-il déclaré.
« Mais encore une fois, vous ne pouvez pas imaginer la souffrance que nous avons subie, en particulier en tant que gouvernement saoudien, d’un crime comme celui-ci. »
Le 2 octobre 2018, Khashoggi a été vu dans une séquence de vidéosurveillance entrant au consulat d’Arabie Saoudite pour collecter un document dont il avait besoin pour épouser sa fiancée turque. Des agents du gouvernement saoudien ont tué Khashoggi à l’intérieur du consulat et, le 2 octobre 2018, ont démembré son corps, qui n’a jusqu’à présent été retrouvé.
L’Arabie saoudite a inculpé 11 personnes et les a jugées. Les agents doivent encore être condamnés.
