Le buzz des Etats-Unis : Facebook lance une offensive contre les publicités politiques
+VIDEO. Le réseau social veut faire apparaître l’identité de ceux qui financent les publicités politiques sur son site. Il va transmettre au Congrès des informations sur les milliers de publicités diffusées pendant la campagne.
C’est sans doute la décision la plus lourde de conséquences pour Facebook depuis la victoire de Donald Trump. Critiqué de toutes parts pour avoir servi de porte-voix à des messages de propagande et à de fausses informations pendant la campagne électorale de 2016, le réseau social commence à prendre la mesure de son influence politique et va changer de stratégie.
Facebook compte collaborer davantage avec les élus du Congrès qui enquêtent sur l’ingérence russe en 2016, et va revoir en profondeur la façon dont il gère les publicités politiques qui apparaissent sur son site. « Je refuse que quiconque utilise nos outils pour saper la démocratie », a expliqué Mark Zuckerberg dans une vidéo postée sur le site jeudi soir .
Transparence
L’entreprise va commencer par transmettre au Congrès le contenu de 3.000 publicités à caractère politique diffusées pendant la campagne, dont il est apparu qu’elles étaient financées par une structure basée en Russie. En fin d’année dernière, Facebook avait dit n’avoir pas détecté d’activité préoccupante pendant la campagne, avant de révéler, il y a quelques semaines, que des entités russes avaient payé 150.000 dollars pour diffuser quelque 5.200 publicités dont le but était « d’amplifier les messages clivants socialement et politiquement », selon l’entreprise.
VIDEO. Facebook lance une offensive contre les publicités politiques
Surtout, dans un message diffusé sur le site , Mark Zuckerberg a promis jeudi soir « de rendre les publicités politiques plus transparentes » sur sa plateforme. « Quand quelqu’un diffuse une publicité à la télévision ou sur d’autres media, il a l’obligation légale de dire qui l’a financée, souligne-t-il. Non seulement il sera désormais obligatoire de dévoiler quelle est la page qui a financé les publicités, mais nous allons faire en sorte que les publicités payées par un annonceur soient diffusées sur sa propre page lorsque vous la consulterez. »
Sécurité
Le site compte aussi revoir son processus de diffusion des publicités politiques. « La plupart des publicités sont achetées par un programme via notre application et notre site sans même que l’annonceur n’entre en contact avec quelqu’un de Facebook. C’est ce qui s’est passé ici. Mais même sans impliquer nos équipes de ventes, nous pouvons faire mieux », explique-t-il. Le groupe doit encore parvenir à identifier les publicités à caractère politique.
A l’approche des élections allemandes , Mark Zuckerberg affirme que Facebook va prendre des mesures contre « des milliers de faux comptes » et améliorer ses procédures de sécurité un peu partout dans le monde en travaillant avec les structures publiques, les commissions électorales, candidats et partis politiques. Mais à ce stade, l’entreprise dit n’avoir pas trouvé d’initiative similaire en Allemagne. Quelque 250 personnes chargées de travailler sur la sécurité vont par ailleurs être recrutées, doublant la taille de l’équipe actuelle chargée de la sécurité pendant les élections
Position difficile
Mark Zuckerberg se défend toutefois de chercher à contrôler ce que font ses utilisateurs. « Nous ne vérifions pas ce que les gens disent avant qu’ils le disent, et franchement, je ne crois pas que la société attende cela de nous. » Facebook, qui a toujours refusé de transmettre des informations sur ses utilisateurs et ses annonceurs, refusant dans un premier temps de transmettre ces milliers de publicités au Congrès américain, est dans une position compliquée.
L’entreprise tente de protéger ses utilisateurs tout en ayant conscience de son rôle d’information auprès du public. Facebook admet d’ailleurs avoir eu du mal à prendre la décision de transmettre ces publicités au Congrès. Et seules 3.000 des 5.200 publicités identifiées vont l’être.
En janvier, Facebook avait modifié le fil de ses « trending topics » qui figure sur le site pour n’y faire apparaître que des informations provenant de sources crédibles, afin d’éviter la propagation de fausses informations sur sa plateforme.
Bureau de New York