Beyrouth: le directeur des douanes du Liban affirme avoir mis en garde contre la catastrophe
Le mardi 04 Août dernier, une tragédie a frappé Beyrouth. Alors que deux enquêtes ont été ouvertes en vue de déterminer les responsabilités, le directeur général des douanes libanaises, Badri Daher, dans un ton de colère, dit avoir mis en garde contre la catastrophe survenue au port de Beyrouth : “Nous avons alerté la justice à six reprises sur la dangerosité du stockage du nitrate d’ammonium au port, en vain.”
Le nitrate d’ammonium entre dans la composition de certains types d’engrais et d’explosifs et a déjà provoqué plusieurs accidents industriels, dont celui dans l’usine AZF à Toulouse en 2001. Le quotidien libanais rappelle en citant l’agence de presse Reuters que la cargaison entreposée dans le port de Beyrouth l’était depuis 2015 : « Deux ans plus tôt, un cargo, victime d’une avarie technique, avait fait escale à Beyrouth sans jamais en repartir. Les autorités portuaires avaient alors décidé de débarquer sa cargaison dangereuse et l’entreposer à terre. »
Une version confirmée par le directeur des douanes du Liban, Badri Dahe qui laisse exploser sa colère : “Sa cargaison avait été déchargée suite à une décision de justice. Cette cargaison de nitrate d’ammonium était stockée dans le hangar numéro 12 du port de Beyrouth”, explique-t-il. Celui-là même qui a explosé mardi 4 août. “Nous avons alerté la justice à six reprises, entre 2014 et jusqu’à récemment, sur la nécessité de réexporter cette marchandise hors du pays, mais la justice ne nous a pas écoutés”