BAD -Hausse de sa capacité d’endettement: Le Sénégal en classe supérieure

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koumpeu.com–Marque de confiance en la gestion et aux performances économiques du pays, la Bad place le Sénégal dans la catégorie intermédiaire de la Banque en ce qui concerne l’accès aux ressources financières.

Le Sénégal a, depuis le début de l’année, la possibilité d’emprunter à plus large échelle auprès de la Banque africaine de développement (Bad). Cette mesure, prise le 31 janvier 2018, par le Comité de coordination de la haute direction (Smcc), de l’institution financière, est intervenue suite à «la recommandation du Comité des risques de crédit (Crc) du 19 janvier 2018, de changer la classification du Sénégal d’un pays Fad uniquement (ou catégorie A) à pays à financement mixte (catégorie B) à compter du 1er janvier 2018».

De manière concrète, cela signifie que le Sénégal, en plus d’être éligible au guichet Fad, réservé aux crédits à taux concessionnels, peut maintenant accéder à des ressources à taux non concessionnels, classées par la Bad dans la catégorie C, alors que le guichet Fad lui, est dans la catégorie A. Avec la nouvelle classification, le Sénégal est maintenant versé dans une catégorie dite B, pour les pays mixtes.

Cette décision a pris du temps pour se concrétiser. Le Sénégal avait formulé une requête en ce sens à la Bad, et en 2015, une équipe de la Banque africaine de développement, avait évalué la solvabilité du pays. Le mémorandum souligne : «Bien que cette évaluation ait conclu que le Sénégal était solvable et ait même débouché sur un accès du pays au guichet souverain de la Bad, la Direction avait décidé de reporter le reclassement du pays à ce moment-là.» La Bad voulait entre autres, laisser suffisamment de temps pour que les réformes et projets mis en œuvre, conformément au Plan Sénégal Emergent (Pse), produisent les résultats escomptés. Ensuite, elle voulait se donner davantage de temps pour mieux comprendre les moteurs de la croissance du pays, suite au lancement de la réévaluation du Pib en 2015 ; et enfin, il fallait veiller à ce que le Sénégal obtienne des résultats satisfaisants en matière de gestion macroéconomique et de croissance durable.

L’évaluation de la Bad a permis deux ans après, à la Banque d’identifier de nombreux points forts pour justifier le reclassement du Sénégal au statut mixte. Il s’agit notamment, de la présence d’institutions relativement fortes, qui ont résulté à la consolidation démocratique et à la trajectoire socio-politique unique du pays, de la mise en œuvre effective du Pse, qui a permis d’atteindre des taux de croissance bien supérieurs aux moyennes sous régionale et continentale. La Bad a relevé le bilan solide de la mise en œuvre des réformes et des projets prioritaires, y compris ceux relevant du Pse, le faible risque de surendettement évalué par l’analyse de viabilité de la dette du Fmi/Bm, et l’attrait du pays pour les investisseurs internationaux, attesté par le succès des émissions d’euro-obligations, des investissements étrangers directs et des envois de fonds par les émigrés ainsi que par l’augmentation du nombre de touristes.

Toutefois, la Bad a, par la même occasion, identifié plusieurs défis structurels susceptibles de rendre la croissance volatile, insuffisamment inclusive et créatrice d’emplois. Il s’agit notamment, de «la contribution modeste du secteur privé à la croissance et à la création de richesses, des taux de pauvreté relativement élevés et une inégalité significative des revenus, de la faible capacité de mobilisation des ressources intérieures, de la persistance d’un secteur informel toujours important ; et des vulnérabilités environnementales ainsi que celles dues à l’instabilité géopolitique dans la sous-région».

Au moment où certains hommes politiques pensent que le pouvoir risque de brader des ressources futures du pays pour mettre en œuvre sa politique économique, les partenaires au développement eux, créditent le pays d’une certaine marge importante d’endettement, signe que les ressources acquises à ce jour par le pays, sont encore relativement bien utilisées.
LEQUOTIDIEN

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