Ahmed Khalifa Niasse : « M. le Président, vous n’avez pas été parrainé mais vous avez été élu par défaut ! »

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Koumpeu.com–Dans un texte qui nous est parvenu et intitulé :  » Le Président et les combats inutiles », Ahmed Khalifa Niasse assène des vérités crues au chef de l’Etat Macky Sall et lui rappelle certains faits peu orthodoxes qui ont jalonnés son magistère. « Monsieur le Président, vous n’avez pas été parrainé mais vous avez été élu par défaut ! Une vague de « Tout sauf Wade » vous a profité », lui rappelle-t-il

Ahmed Khalifa Niasse : "M. le Président, vous n’avez pas été parrainé mais vous avez été élu par défaut !"
Bon nombre de personnes admiraient le Président Macky et lui reconnaissaient un certain nombre de qualités, y compris, même, nous autres qui sommes restées à quai. Cependant il y a une sorte d’idéologie de va-t-en guerre absolue.
• La liste des vingt cinq coupables et corvéables à la CREI,
• Les mesures préventives contre d’éventuels fuyards sous forme d’interdiction de quitter le territoire.
• Les ennuis créés à Oumar Sarr, Ousmane Ngom ou Baldé qu’on empêche d’aller se soigner
• Les petits chichis contre Ousmane Sonko
Sans compter le boycott de Moustapha Sy, voire une sorte de diabolisation. Pour taper, à nouveau, à Tivaoune sur Mansour Sy Djamil qui se rebiffe. En d’autres termes, il cogne, il cogne……Il ne fait que coincer !
En d’autres temps et sous d’autres cieux on ne serait pas loin de la fable qui voudrait que le Roi excellât à couper les têtes des nouveau-nés de sexe masculin. Pour empêcher son éventuel remplaçant de voir le jour. Si ce remplaçant est prévu par le destin pour 2019, il verra le jour tout de même. Peu importe, comme dans la légende, si c’est parce qu’on l’aura pris pour une fille. Ce remplacement se fera, de toute façon, à la prochaine Présidentielle après 2019.
Avez-vous songé, un moment, qu’en 2012 vous ne pouviez, préalablement, pas réunir 10.000 (dix mille) signatures pour votre parrainage ? Car, en fait, si c’est pour assainir et rendre le nombre de candidats plus raisonnable la solution est toute trouvée. Ce sont les quatre coalitions dont le nombre de partis membres serait de quatre vingt(80) à cent(100). C’est déjà un parrainage par les partis.
Monsieur le Président, prenez-le pour dit : vous n’avez pas été parrainé mais vous avez été élu par défaut ! Une vague de « Tout sauf Wade » vous a profité.
Vous pouvez toujours réformer, mais pour cette réforme vous ne pouvez pas être juge et partie. Remportez, d’abord, votre dernière élection, réformez ensuite pour que cela profite aux autres.
A Lomé, c’est comme si vous faisiez allusion à vous-même. Celui qui ne pouvait pas obtenir soixante mille(60.000) voix avant les élections n’est autre que celui qui porte vos initiales. Et si votre prédécesseur avait mis la barre aussi haut ?
Savez-vous qu’un électeur sur trois décide dans l’isoloir ?
D’ailleurs un parrain n’est pas forcément un électeur, mais un donneur de satisfécit. Il ne faut, donc, pas qu’il y ait confusion.
C’est un combat inutile, Monsieur le Président.
Le parrainage n’est ni un suffrage, ni une indication de vote car il se situe au niveau d’un satisfécit pour l’aptitude. A-t-on oublié que le vote est secret, contrairement au parrainage ?
Par ailleurs si le double parrainage mène à la caducité des deux listes en question cela devient un piège truffé d’agents provocateurs du pouvoir. Et cela suppose que le pouvoir lui-même puisse s’en prémunir.
Et si quelqu’un prouvait qu’il a parrainé, à la fois, votre candidature et celle de votre adversaire, seriez-vous, pour autant, inéligible ?
Si ce point de votre proposition de loi est maintenu il s’agirait, alors, d’une loi loufoque. Parce que tous les candidats pourraient s’éliminer mutuellement. Ce qui nous empêcherait d’avoir un Président le 24 février 2019. D’où le coté dangereux et irréfléchi d’un « sac fourre tout » dans lequel se trouve un serpent venimeux. Donc, dangereux, y compris pour son propre porteur.
Monsieur le Président et cher ami, ce n’est point usurpé parce que vous avez reçu en audience ma fille de sept ans, une réforme constitutionnelle est par définition consensuelle. En tout cas elle est supposée avoir été proposée en première lecture à la classe politique avant d’être soumise au vote des parlementaires. Sans quoi elle se transforme en objet de mépris. C’est ce coté méprisant qui fait monter la température. Un autre combat inutile.
N’est-ce pas Senghor qui disait : « Pour réussir dans la vie il faut éviter les combats inutiles » ?
AHMED KHALIFA NIASSE
koumpeu.com

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