Cameroun: Crise anglophone, Biya lâché par le doyen du Sénat, parmi les membres influents du régime
koumpeu.com–Dans le cadre de sa gestion de la crise anglophone, Paul Biya, essuie les critiques de son propre camp, a l’instar de celles du Fon Victor Mukete, doyen d’âge du Senat, et membre titulaire élu du comité central du Rdpc, le parti au pouvoir.
La récente interview de Victor Mukete, chef suprême des Bafaw, -population du département de la même région du Sud-ouest) -épicentre de la lutte armée de la minorité séparatiste anglophone-, chez nos confrères du journal français d’Etat, Jeune Afrique, basé à Paris, laisse entrevoir des divergences au sommet de l’Etat entre dirigeants francophones et anglophones.
A presque 100 ans, le chef supérieur dont la voix compte et qui est très écouté par ses populations, critique la gestion actuelle de la crise anglophone, par Biya.
Il reproche en plus au président camerounais d’être « inaccessible ». Il dénonce notamment la marginalisation des anglophones, « qui ont à peine 10 ministres sur 60 dans le gouvernement ».
Il critique au passage la commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme qui arrive un peu « tard » selon lui.
Alors que Biya continue d’insister sur « l’unicité » et « l’indivisibilité » du Cameroun, Mukete, -acteur majeur de la réunification du Cameroun en 1961, qui est aujourd’hui remise en cause par les activistes anglophones, fait savoir que seul « Un fédéralisme à 10 Etats », peut régler la crise anglophone actuelle qui secoue le pays, depuis plus d’un an.
A presque 100 ans, Muketé est une voix qui compte au Cameroun et que la minorité anglophone (soit 20% de la population), écoute.
Son influence va même, au-delà de la minorité anglophone, car, il est membre de la haute cour de justice de la République, du conseil économique et social, de la chambre de commerce et président du conseil d’administration de Camtel, opérateur public de téléphonie.
Notons que Mukete, n’est pas la seule personnalité influente du régime qui se prononce de plus en plus publiquement pour le fédéralisme.
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