Patrick Poivre d’Arvor mis en examen pour viol sur l’autrice Florence Porcel
Patrick Poivre d’Arvor, accusé par au moins une quarantaine de femmes de viols, agressions ou harcèlement sexuel, fait l’objet d’une première mise en examen dans l’information judiciaire ouverte après une plainte de l’autrice Florence Porcel.
Il s’agit de la première mise en examen visant l’ancien présentateur vedette de TF1, âgé de 76 ans. Plusieurs femmes l’accusant ont dans la foulée salué la décision des juges d’instruction.
L’ancien journaliste a également été placé sous le statut de témoin assisté pour un second fait dénoncé par la plaignante, datant de 2004, a précisé le parquet, ajoutant que celui-ci était « prescrit ».
« Nous nous réjouissons de cette décision pour Florence Porcel dont le combat n’a jamais failli et pour toutes les femmes qui se sont engagées dans cette procédure judiciaire, combat pour lequel elles espéraient a minima cette première victoire, et pour lequel elles continuent d’espérer une condamnation », a réagi dans un communiqué l’association MeTooMédia, fondée par trois victimes présumées du présentateur.
Les magistrats instructeurs n’ont pas suivi les réquisitions du ministère public qui avait requis le non-lieu pour les deux faits, toujours selon cette source. L’ancien présentateur n’a pas été placé sous contrôle judiciaire, indique-t-elle encore.
« Monsieur Poivre d’Arvor conteste fermement les faits allégués par Madame Porcel comme il le fait depuis le premier jour et a produit de nombreux éléments matériels les contredisant », ont réagi les avocates de PPDA, Jacqueline Laffont et Julie Benedetti, dans un communiqué obtenu par l’AFP.
Outre cette procédure, PPDA, fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte en décembre 2021 dans laquelle une vingtaine de femmes ont été entendues et dans laquelle il a déjà été interrogé par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Une première enquête préliminaire le visant avait été ouverte en février 2021, après la plainte de l’écrivaine Florence Porcel. L’autrice, âgée de 40 ans, accuse Patrick Poivre d’Arvor de l’avoir forcée à un rapport sexuel en 2004 et à une fellation en 2009.
– « On n’y croyait plus! » –
Quelque 22 autres femmes avaient ensuite témoigné pour viols, agressions sexuelles et/ou harcèlement sexuel. En juin 2021, les investigations avaient été classées sans suite, majoritairement car les faits dénoncés étaient prescrits.
Florence Porcel avait alors à nouveau porté plainte, cette fois-ci avec constitution de partie civile, pour obtenir l’ouverture d’une nouvelle enquête confiée à des juges d’instruction.
Plusieurs accusatrices de l’ex-journaliste vedette ont salué cette première mise en examen.
« C’est une explosion de joie, c’est vraiment ce qu’on attendait et ce qu’on n’espérait presque plus, c’est absolument fondamental après tellement d’attente et de souffrance », a réagi auprès de l’AFP Marie-Laure Eude Delattre, qui a porté plainte contre PPDA en décembre 2021, l’accusant de l’avoir violée à 23 ans quand elle était stagiaire au festival de Cannes. « La procédure judiciaire n’est pas terminée, mais c’est une avancée extraordinaire », s’est-elle réjouie.
« Enfin ! C’est le résultat de la ténacité de Florence Porcel et de la mobilisation de toutes les victimes qui ont témoigné », a de son côté souligné Hélène Devynck, dont la plainte pour viol a été classée sans suite pour prescription. Autrice du livre « Impunité », elle y dénonce le mode opératoire de l’ancien présentateur du JT de TF1.
« Depuis le temps qu’on attendait ça, on n’y croyait plus ! J’ai les larmes aux yeux, j’ai pas les mots, ce n’est qu’une étape mais elle compte ! On a bien fait de ne rien lâcher », estime Stéphanie Khayat dont la plainte pour viols a été classée pour prescription en juin 2021.
« Je me réjouis de cette mise en examen qu’on attendait avec Florence Porcel depuis plus de 1.000 jours », a pour sa part expliqué Bénédicte Martin, qui a déposé une plainte pour une agression sexuelle en 2003 faisant l’objet de l’enquête préliminaire toujours en cours. Pour elle, « cette mise en examen augure un respect de la parole des victimes et je l’espère à plus grande échelle, et à terme de condamnations effectives pour que cesse l’impunité ».