Angleterre : la CAN 2021 aussi suivie que la Premier League ?
Presque toutes les cours d’école en Angleterre résonnent d’un débat semi-chauffé sur la meilleure équipe de football de Premier League. Ce mois-ci, avec la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Cameroun, de nombreux écoliers londoniens ont beaucoup plus de raisons de se disputer.
Nathan Williams n’a pas eu à chercher longtemps parmi les 24 équipes du tournoi pour choisir sa préférée. Il est originaire du Ghana, et c’est cette équipe qu’il espère voir remporter le titre à Yaoundé le 6 février.
« C’est exactement comme lorsque tout le monde ici soutenait l’Angleterre l’été dernier », déclare cet écolier de 17 ans originaire de l’ouest de Londres, en faisant référence au championnat d’Europe de l’année dernière. « Le Ghana est mon pays et je vais les suivre, les soutenir et regarder leurs matchs ».
La CAN, qui est toujours une source d’inquiétude pour les clubs européens qui perdent certains de leurs meilleurs joueurs en milieu de saison, a été retardée d’un an à cause du coronavirus. Elle doit maintenant faire face à la propagation de variant Omicron.
Multiculturalisme
Seuls les supporters entièrement vaccinés avec des tests négatifs sont autorisés à assister aux matchs dans les six sites hôtes répartis dans cinq villes.
En Grande-Bretagne et dans d’autres pays, les matchs sont retransmis en direct à la télévision, ce qui permet aux étudiants de Londres – ville réputée pour sa diversité et son multiculturalisme – de suivre facilement le tournoi.
« Les derniers tournois étaient si difficiles à regarder que je me contentais généralement de vérifier les mises à jour des scores », avance Philmon Teklemichael, un étudiant de 18 ans qui soutient l’Éthiopie. « Cette année, il me suffit d’allumer ma télévision et tout est là. C’est génial. »
Liens avec l’Afrique
L’élargissement du tournoi, qui compte désormais 24 équipes au lieu de 16, a suscité l’intérêt d’un plus grand nombre de personnes. Mais il n’est pas nécessaire d’avoir des liens avec l’Afrique pour regarder.
« Je n’ai jamais vraiment suivi le tournoi avant, mais maintenant je me suis surprise à le regarder », clame Christy Reginold, originaire du Sri Lanka, qui vit maintenant dans l’ouest de Londres. « Plusieurs de mes amis le regardaient et j’ai commencé à m’y intéresser ».
Quant à choisir une équipe, chacun a ses propres raisons. « Je soutiens le Nigeria, surtout pour embêter mon ami, qui est ghanéen », explique Christy Reginold. « Il faut bien avoir une équipe à soutenir. »
Tout comme ses élèves, Niamh Mcilduff, professeur d’éducation religieuse, suit de près le tournoi africain. Elle a choisi de soutenir le Nigeria car, comme son pays d’origine, l’Irlande, ils ont Saint Patrick comme saint patron. « Je veux être impliquée, donc si je dois choisir une équipe, je dois être capable de m’identifier à elle « .