Libye: les proches de Saïf al-Islam Kadhafi préparent son retour sur la scène politique
Depuis sa libération en 2017 à Zentan, Saïf al-Islam, fils cadet de Mouammar Kadhafi, n’est jamais apparu en public, mais ses proches s’activent pour préparer son retour sur la scène politique. L’automne dernier, des sympathisants de l’ancien régime ont participé, pour la première fois depuis 2011, au processus politique de Genève. Ils ont également gagné plusieurs sièges lors des municipales en 2020.
Pour Ahmad Kadhaf al-Dam, cousin de l’ancien colonel libyen, Saïf al-Islam aurait une très grande chance de remporter les élections générales de décembre. « S’il le souhaite, personne ne pourra l’en empêcher », c’est « son droit et aussi son devoir », a-t-il déclaré.
Ces déclarations du cousin de Kadhafi et membre dirigeant du Front populaire pour la libération coïncident avec des accusations émanant des proches de Saïf al-Islam à l’adresse du fils du maréchal, Saddam Khalifa Haftar : Ils l’accusent de fomenter un plan pour assassiner Saïf al-Islam.
Les médias de l’ancien régime relaient ces accusations et livrent des détails sur une « tentative échouée d’assassinat » : Un responsable de Zentan aurait été payé 30 millions de dollars pour éliminer Saïf al-Islam.
Le camp du maréchal Haftar nie ces « allégations ». A son tour, il accuse le camp Kadhafi de « quémander les sentiments du peuple libyen dans cette période sensible du processus politique ».
Entre les deux camps, une guerre silencieuse est engagée. L’officier Saddam Haftar qui ne cache plus son désir de se présenter aux élections mène des poursuites contre les kadhafistes. La tension est palpable à Benghazi.
Les tribus du sud et de l’ouest libyen, soutien indéfectible à Kadhafi père et fils, réagissent massivement en défendant Saïf al-Islam et en réclamant à l’actuel exécutif une amnistie générale qui l’inclue. Pour une partie des Libyens, Saïf al-Islam est le seul vrai chef capable de réussir la réconciliation nationale.