Haïti: des policiers en colère attaquent le QG de l’armée, un soldat tué
Des policiers manifestant pour de meilleures conditions de travail ont attaqué dimanche le Quartier général de l’armée haïtienne à Port-au-Prince, faisant un mort parmi les militaires, selon un bilan fourni par le ministère de la Défense.
Un autre soldat a été blessé au cours de cette attaque menée par des individus « encagoulés et munis d’armes à feu », a précisé l’état-major militaire. Selon les médias locaux, deux civils et quatre policiers ont également été blessés. « Nous sommes assaillis. Nous sommes sous le feu d’armes de toutes sortes, de fusils automatiques, de cocktails Molotov, de gaz lacrymogènes », avait assuré un peu plus tôt dans la journée Jodel Lessage, le général des Forces armées du pays. « Parce que nous sommes attaqués, il y a eu des ripostes », avait fait savoir le général.
Ce dernier n’était pas en mesure de préciser le nombre de soldats se trouvant dans le QG de l’armée situé près de la place du Champ de Mars, à quelques mètres du Palais national. La situation y restait tendue dimanche en début de soirée. Depuis plusieurs mois, les policiers exigent de meilleures conditions de travail et réclament notamment le droit de former un syndicat qui assurerait la transparence dans les négociations avec leur hiérarchie. La semaine dernière, certains d’entre eux ont manifesté dans les rues, bloqué des routes, incendié des véhicules.
Le président haïtien Jovenel Moïse a annoncé samedi une série de mesures pour tenter d’enrayer la crise, dont la création d’un fonds de secours pour les policiers tués dans l’exercice de leurs fonctions et d’un fonds pour une couverture d’assurance. Depuis le début de l’année, Haïti enregistre une recrudescence d’enlèvements contre rançon, qui s’ajoutent aux luttes entre bandes armées qui empêchent régulièrement la circulation sur les principaux axes routiers du pays.
Par ailleurs, aucune issue n’a encore été trouvée à la crise politique qui paralyse le pays depuis plus d’un an et qui se double d’une crise économique très profonde.
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