CPI – Affaire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé: Fatou Bensouda reconnaît avoir échoué
L’acquittement et la remise en liberté de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, ordonné en janvier dernier par la chambre préliminaire de la Cour Pénale Internationale (CPI), constitue un coup dur pour le bureau du procureur Fatou Bensouda. Dans son Plan stratégique 2019-2021, elle reconnait son échec.
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés et libérés par la CPI et Fatou Bensouda n’a rien pu faire pour s’y opposer. C’est en tout cas ce que démontre l’évolution de cette affaire qui aura duré près de huit années. La chambre préliminaire de la CPI a publié les motivations écrites de la décision d’acquittement des deux prévenus. IL reste au procureur de les examiner et de décider s’il y a lieu de faire appel ou non. Dans tous les cas, dans son bref bilan lors de la présentation de son Plan stratégique 2019-2021, Bensouda a reconnu avoir échoué dans les dossiers de Gbagbo et Blé Goudé.
« Le Plan stratégique 2019-2021 coïncide avec une période de résultats mitigés à l’audience et de difficultés extérieures inédites. Malgré un certain nombre de succès obtenus à l’audience par le Bureau entre 2016 et 2019 (notamment dans l’affaire Al Mahdi, l’affaire Bemba et consorts et, plus récemment l’affaire Ntaganda) et les efforts considérables déployés par ses membres dévoués et compétents, celui-ci a essuyé d’importants revers (dans l’affaire Ruto, l’affaire Bemba et l’affaire Gbagbo et Blé Goudé », a indiqué la procureure dans le document.
Après avoir mis en cause des « effets résiduels de la stratégie du Bureau antérieure à 2012 » comme pour imputer une partie de la responsabilité de ses échecs à son prédécesseur Luis Moreno Ocampo, Fatou Bensouda a aussi reconnu ses « difficultés à apprécier les règles juridiques en vigueur en raison parfois d’un conflit de jurisprudence ou de méthode ». Elle dispose de 30 jours pour étudier le document du Juge président de la Chambre préliminaire de la CPI, Cuno Tarfuser, et de décider de faire appel ou non. La question qu’il convient de se poser est celle-ci : Bensouda va-t-elle capituler ?