Gouvernance pétrolière et gazière : De hauts fonctionnaires sénégalais à l’école néerlandaise

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Le sujet sur le pétrole et le gaz déchaine les passions et le débat sur les bonnes pratiques est lancé alors que l’exploitation de ces ressources n’a pas démarré. Pour mieux cerner les enjeux, des cadres de l’administration sénégalaise séjournent, depuis lundi, aux Pays-Bas pour s’imprégner des bonnes pratiques.

De hauts cadres de l’administration sénégalaise intéressés, au premier rang, par la gestion des ressources pétrolières et gazières, séjournent, depuis lundi, aux Pays-Bas. Ils viennent de plusieurs structures telles que Petrosen, Senelec, la Direction de l’environnement et des établissements classés, l’Agence nationale des affaires marines, la Douane et le ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, de Cos-petrogaz.

L’ambassadeur des Pays-Bas à Dakar, Theo Peters, qui conduit la délégation, a indiqué que cette visite poursuit deux objectifs. Le premier est d’apprendre de son pays qui capitalise plus d’un demi-siècle d’expérience dans la gestion des ressources gazières. Une expérience qui, selon le diplomate, peut se révéler utile pour le Sénégal avec les récentes découvertes de pétrole et de gaz. M. Peters a rappelé qu’à la suite de la découverte de grands gisements gaziers, les Pays-Bas ont vu leurs revenus croître, mais ceux-ci étaient portés exclusivement par cette industrie au détriment des autres secteurs. Quand les revenus tirés du gaz ont chuté, les autres industries n’arrivaient pas à prendre le relais car elles n’avaient pas réalisé les gains de productivité nécessaires en plus d’une monnaie trop forte pour les exportations.

L’autre objectif, selon le diplomate, est de voir comment les gouvernements et les secteurs privés des deux pays pourraient travailler ensemble pour optimiser les revenus tirés de l’exploitation du gaz et du pétrole. En effet, cette perspective heureuse pose autant de défis que les opportunités. Il est important d’avoir un cadre institutionnel qui assure la transparence et la responsabilité afin de veiller à ce que cette richesse nationale puisse profiter à l’ensemble de la population. Tous les participants ont salué l’initiative de l’ambassade des Pays-Bas au Sénégal d’organiser cette mission d’imprégnation sur les bonnes pratiques dans la gestion des ressources gazières et pétrolières.

Dans un entretien accordé récemment au quotidien «Le Soleil», l’ancien chef de mission du Fmi pour le Niger, Cheikh Anta Guèye et actuel chef de division adjoint au département Europe s’était intéressé à l’impact des ressources naturelles. Il soulignait que sur un échantillon de 28 pays d’Afrique subsaharienne, l’amélioration du bien-être social a été faible et de loin moindre comparé à d’autres pays du monde. Il ajoutait que cet impact était nul à moyen et long terme pour les pays africains parce que les politiques et les mesures adéquates n’étaient pas prises et les enjeux pas suffisamment cernés. Pour autant, il estimait que la découverte de pétrole et de gaz est une grande opportunité pour le Sénégal si les mesures appropriées sont prises.

Enjeux environnementaux
Au-delà des ressources financières attendues, l’exploitation du pétrole et du gaz offshore soulève des enjeux environnementaux. Un autre défi, c’est aussi d’impliquer le tissu économique local par la construction d’une industrie pétro-gazière en développant des Pme-Pmi portées par le secteur privé national.

Au Sénégal, depuis les découvertes de gaz et de pétrole, le sujet déchaine les passions et le débat sur les bonnes pratiques est lancé alors que l’exploitation de ces ressources n’a pas démarré. En s’imprégnant des bonnes pratiques et en discutant avec des intervenants de toute la chaîne des valeurs, les cadres sénégalais en mission en Hollande pourront conseiller les pouvoirs publics sur les stratégies et politiques appropriées. Par exemple, sur le plan de la politique fiscale, il serait utile de définir une fiscalité et un régime de concession adapté s’appliquant au secteur des hydrocarbures. En effet, un régime fiscal adéquat optimise la part de l’État dans les recettes tout en instituant un régime d’incitations qui sauvegarde les intérêts du secteur privé.

Pendant leur séjour aux Pays-Bas, ces cadres rencontreront des représentants des ministères des Affaires économiques (l’équivalent du ministère du pétrole et des énergies), des Infrastructures et de l’environnement, des acteurs du secteur privé néerlandais. Ils visiteront également la foire offshore Energy 2017, la compagnie Shell des Pays-Bas où ils pourront avoir des informations sur la monétisation du gaz et sur la technologie utilisée dans le secteur gazier, etc.

 

source: koumpeu.com

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