USA: le fils de Sékou Touré inculpé par la justice américaine
Le procureur du district fédéral nord du ministère de la justice des Etats-Unis a inculpé jeudi, le fils de l’ancien président guinéen Sékou Touré et sa femme, retenant contre eux, cinq chefs d’accusations. Ces inculpations ont eu lieu à Dallas dans l’Etat du Texas.
L’information est rendue publique jeudi 20 septembre 2018, dans la matinée, à travers un communiqué. Mohamed Touré, 57 ans, et Denise Cross-Touré, 57 ans, de Ft. Worth, Texas, sont inculpés pour « travail forcé, hébergement illégal d’étranger pour des gains financiers et complot en vue de commettre des travaux forcés et d’abriter des étrangers en situation illégale », rapporte l’agence APR citant l’acte d’accusation dévoilé par Erin Nealy Cox, agent spécial en charge du bureau du procureur fédéral du district nord du Texas et Jeffrey McGallicher, du département d’État du bureau de Houston des services de sécurité diplomatique. De plus, le secrétaire général du parti politique guinéen PDG (parti démocratique de Guinée) aurait aussi menti aux fédéraux du FBI en faisant « une fausse déclaration à un agent fédéral ».
L’acte d’accusation précise dans le même sens, parlant d’une jeune fille d’origine guinéenne et vivant avec les Touré, que « le couple aurait exigé qu’elle fasse la garde des enfants, la cuisine, le nettoyage et des travaux de jardinage sans rémunération. Même si la présumée victime était proche en âge de leurs cinq enfants biologiques, le couple lui aurait refusé l’accès à la scolarité, aux soins médicaux et aux autres possibilités offertes à leurs propres enfants. À plusieurs reprises, Denise Cros-Touré l’aurait frappée ou punie jusqu’à ce que les voisins aident la victime à s’échapper en août 2016. Les Touré lui auraient refusé tout salaire, ils l’ont isolé de sa famille et menacé si elle refusait de travailler. Son passeport lui fut confisqué la forçant à rester illégalement aux États-Unis après l’expiration de son visa de tourisme en mars 2000 et ont menacé de la renvoyer en Guinée si son travail n’était pas satisfaisant ».
Selon l’APR, Scott Palmer, avocat des Touré, martèle que ces accusations du gouvernement américain sont fausses. « Nous sommes impatients de rassembler une montagne de preuves pour réfuter le portrait de nos clients par le gouvernement (…) et nous sommes impatients de révéler la motivation de cette femme à mentir, trahir le couple qui l’a emmenée à la demande de son père pour une vie meilleure aux États-Unis », a déclaré maître Palmer.
« S’ils sont reconnus coupables de travail forcé, les accusés encourent une peine maximale de 20 ans de prison, une amende de 250 000 dollars et une restitution obligatoire. S’ils sont reconnus coupables d’hébergements d’étrangers en situation illégale, les accusés encourent une peine maximale de 10 ans d’emprisonnement et une amende de 250 000 dollars », conclut le communiqué du ministère de la justice américain.