Côte d’Ivoire: des salons de coiffure se transforment en bibliothèques
Koumpeu.com–Se faire coiffer, prendre soin de soi et, en même temps, pouvoir lire un livre. Dans ce quartier d’Abidjan en Côte d’Ivoire, le salon de coiffure est devenu aussi une bibliothèque.
Samia Bakala est venue chez Jacki’s coiffure d’abord pour ses cheveux avant de se laisser emporter dans un bon roman. Ici, elle a du temps pour lire, ce qui n’est pas toujours évident entre sa vie professionnelle et familiale.
Profiter du temps libre
“La femme doit s’occuper des enfants, de la maison, de son mari et de tout. Quand elle a fini, elle est fatiguée. Elle doit se reposer, c’est difficile pour la lecture. Vous savez que quand on est fatigué, on ne peut pas lire, surtout les grands livres. Ce n’est pas facile. Si la femme peut réduire son temps de travail, elle peut aussi lire”, déclare Samia Bakala.
Allier culture et loisir dans les quartiers des grandes villes ivoiriennes : le concept séduit. Colette Tossou a pu installer sa bibliothèque gratuitement et toutes les trois semaines, la Bibliothèque nationale lui propose de renouveler son stock.
Des histoires fictives qui permettent de sensibiliser les femmes aux droits de l’enfant ou à l‘égalité des sexes, ou même des livres pour apprendre le français ou l’anglais.
Une solution contre l’analphabétisme
Depuis qu’elle propose un coin lecture dans son salon, Colette Tossou se sent engagée auprès de ses clientes. “C’est une bonne chose d’abord pour mes clients et aussi pour mes filles”, considère-t-elle. “Parce que parmi elles certaines n’ont pas été à l‘école. De temps en temps, je leur dis aussi de prendre des livres pour lire parce que ça permet aux analphabètes de savoir mieux s’exprimer et de connaitre beaucoup de choses, parce que la lecture est très importante.”
Lutter contre l’analphabétisme : une volonté du ministère de la culture qui multiplie ces initiatives depuis 2012. Partout,en Côte d’Ivoire, les salons de coiffure se transforment en bibliothèques : on en compte déjà 23 dans tout le pays.
Une démarche qui s’inscrit dans le cadre d’un large programme d’alphabétisation. Dans un pays où seuls 40% des femmes savent lire, l’initiative a déjà commencé à porter ses fruits.
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