71 morts et des disparus dans l’attaque d’un camp militaire au Niger
L’attaque mardi par des jihadistes d’un camp de l’armée nigérienne à Inates, près de la frontière avec le Mali, a fait 71 morts et des disparus, selon un communiqué du ministère de la Défense, lu à la télévision nationale.
“Malheureusement, on déplore le bilan suivant: 71 militaires tués, 12 blessés, des portés disparus, et un nombre important de terroristes neutralisés”, selon le texte.
Ce bilan est le plus lourd subi par l’armée nigérienne depuis le début des attaques jihadistes dans le pays, en 2015.
Un précédent bilan de source sécuritaire faisait état de “plus de 60 morts”.
“Le 10 décembre, le détachement du poste militaire de reconnaissance d’Inates proche de la frontière avec le Mali a fait l’objet d’une attaque perpétrée par des terroristes lourdement armés estimés à plusieurs centaines”, selon le communiqué.
“Les combats”, qui ont duré trois heures, ont été “d’une rare violence combinant des tirs d’artillerie et l’emploi de véhicules kamikaze par l’ennemi”.
“Des renforts dépêchés sur la position ont permis de stabiliser la situation qui est actuellement sous contrôle”, selon le ministère de la Défense qui assure qu’une “poursuite a été engagée” et que les assaillants sont “en fuite hors de nos frontières”.
“Le président de la République, chef suprême des armées, Issoufou Mahamadou, a interrompu sa participation à la Conférence sur la paix durable, la sécurité et le développement en Afrique qui se tient en Égypte, pour rentrer à Niamey suite au drame survenu à #Inates”, a indiqué la présidence sur twitter.
Etat d’urgence prorogé
Mardi, le conseil des ministres avait prorogé pour une période de trois mois l‘état d’urgence décrété depuis 2017 dans plusieurs départements pour lutter contre les attaques jihadistes.
Cette mesure accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité sur les théâtres des opérations, dont celui d’ordonner des perquisitions de nuit comme de jour dans un domicile. En outre, elle limite les déplacements dans les espaces concernés.
Le nord de la région de Tahoua et la région voisine de Tillabéri sont la cible d’attaques de plus en plus fréquentes, menées par des jihadistes venus du Mali proche.
Depuis octobre, il est formellement interdit aux organisations humanitaires de se rendre dans certaines zones sans escorte militaire.
Les jihadistes multiplient les actions meurtrières au Sahel – en particulier au Mali, au Niger et au Burkina -, en dépit de la présence des militaires français de la force antiterroriste Barkhane.