Uemoa : La masse monétaire en hausse de 2.162,4 milliards
La masse monétaire de l’Union économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) se situerait à 27.760,9 milliards à fin mars 2019 contre 25.598,5 milliards un an plus tôt. C’est ce qui ressort des estimations faites sur la base de la situation à fin février 2019.
La hausse de 2.162,4 milliards qui en résulterait serait essentiellement imputable à la progression de 3.655,7 milliards des créances intérieures attendues à 29.891,7 milliards, selon la note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’uemoa à fin février 2019. L’accroissement des créances intérieures serait lié à la hausse, en glissement annuel, des créances sur l’économie, qui s’établiraient à 21.726,9 milliards et des créances nettes sur les Administrations publiques centrales. Sous l’angle de ses composantes, l’accroissement de la masse monétaire se traduirait à fin mars 2019, en glissement annuel, par la hausse des dépôts et de la circulation fiduciaire. Quant aux estimations faites à partir des informations du dispositif interne de suivi des prix, le taux d’inflation dans l’UEMOA ressortirait à 0,7% à fin mars 2019, en glissement annuel, en légère hausse par rapport au niveau du mois précédent. Ainsi les composantes « transport » et « communication » seraient les principales sources de la hausse du niveau général des prix. Le renchérissement du « Transport » résulterait de la hausse des prix du carburant au Bénin, au Burkina et au Togo. Quant à la remontée du coût de communication, elle est liée à l’absence de bonus de crédit de consommation téléphonique, observée dans la plupart des pays de l’UEMOA. Le profil haussier des prix à la consommation a été atténué par le repli des prix des produits alimentaires, notamment les céréales, les huiles végétales et le sucre. Selon la FAO, les prix du blé et du maïs se sont repliés, en liaison avec une offre abondante face à une demande atone. Les prix mondiaux de l’huile de palme se sont contractés en mars 2019, en raison du repli de la demande et de l’accroissement des stocks dans les principaux pays producteurs. La baisse des prix du sucre est principalement due à des récoltes plus abondantes que prévu dans les principaux pays producteurs. L’Inde deviendrait le plus gros producteur mondial de sucre, dépassant le Brésil. Sur les trois mois à venir, le taux d’inflation augmenterait, en raison essentiellement du renchérissement des produits alimentaires locaux. Cette évolution traduit le regain de dynamisme de la demande, avec le début des travaux champêtres dans les pays du sahel. Pour l’ensemble de l’année 2019, le taux d’inflation s’établirait à 1,1% avant de remonter à 1,4% en 2020. Ces niveaux d’inflation restent toutefois compatibles avec l’objectif de stabilité des prix.
Zachari BADJI