Sénégal : « La manière dont sont octroyés les blocs pétroliers est trop discrétionnaire »

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koumpeu.com–Les dossiers portant sur le pétrole et le gaz déchaînent les passions au Sénégal. Au lendemain d’une concertation nationale organisée sur le sujet par le président Macky Sall, boycottée par l’opposition, le géologue Fary Ndao livre son analyse à Jeune Afrique.

« MALÉDICTION DU PÉTROLE », CONFLITS D’INTÉRÊT, RÉPARTITION DES REVENUS : L’EXPLOITATION PROCHAINE DES GISEMENTS DE PÉTROLE ET DE GAZ SÉNÉGALAIS, DÉCOUVERTS EN 2014 ET 2015, SUSCITE L’INQUIÉTUDE DANS LE PAYS.

L’opposition, qui dénonce un manque de transparence, a boycotté la concertation nationale sur la gestion des revenus de l’exploitation gazière et pétrolière qui s’est tenue ce mardi 12 juin au sud de Dakar. Le géologue Fary Ndao, auteur de L’Or noir du Sénégal, paru au printemps 2018, revient pour Jeune Afrique  sur les questions que soulève l’exploitation du sous-sol sénégalais.

Jeune Afrique : Les contrats concernant l’exploitation des ressources pétrolières et gazières ont suscité de vives réactions. Le pétrole sénégalais a-t-il été bradé, comme l’affirme une partie de l’opposition ? 

Fary Ndao : Bradé est un terme trop fort. Les contrats prévoient qu’une part des profits serve à rembourser aux compagnies pétrolières les frais avancés pour la recherche, puisque ce sont elles qui prennent en charge les risques financiers lors de l’exploration. Ensuite, l’État et les compagnies se partagent le reste des profits : : c’est ce que l’on appelle la rente pétrolière. Or, au moment où l’État cherchait à attirer les investisseurs pour explorer son sous-sol, il est parvenu à être majoritaire dans tous les contrats. C’est plutôt positif, à mon avis.

Il convient toutefois d’être prudent sur un point : partout dans le monde, les compagnies pétrolières gonflent les frais d’investissements, d’exploration et de développement pour se rembourser davantage. Or cela réduit, mécaniquement, la rente à se partager et donc la part de l’État. Pour éviter cela, il faut se munir d’une loi anti-corruption plus stricte et renforcer les organes de contrôle de la direction des Hydrocarbures du ministère du Pétrole et des Énergies.

koumpeu.com avec jeune afrique

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