Référendum sous haute tension politique aux Comores
Les Comoriens sont attendus aux urnes ce lundi pour un référendum destiné à changer la Constitution de pays. Le texte soumis à leur approbation autorise la même île à accéder à deux quinquennats successifs dans le cadre de la présidence tournante contre un seul actuellement. La réforme prévoit également la disparition de la Cour constitutionnelle et des postes de vice-président.
Par ailleurs, aucune résolution de l’Assemblée nationale contenant des injonctions à l’égard du gouvernement n’est recevable. Les représentants de la nation ne pourront donc plus s’opposer à la moindre décision du régime.
La Cour constitutionnelle n’existe plus dans la nouvelle formule et ses prérogatives sont assurées par la Cour suprême, raison pour laquelle l’Union de l’opposition appelle au boycott de ce référendum.
Mohamed Ismailla, le porte-parole du président Azali a déjà prévenu : si le « oui » passe, le chef de l’Etat se représentera lors d’une élection anticipée en 2019.
Pour l’opposition, c’est plutôt un coup porté à la démocratie. Pour elle, le référendum est tout simplement illégal. Même voter « non » serait cautionner le processus.
Certains observateurs s’inquiètent du climat de tension qui prévaut et rappellent que les Comores ont traversé une crise séparatiste jusqu’aux accords de Fomboni et l’instauration en 2001 d’une nouvelle Constitution. Celle que le pouvoir veut réviser aujourd’hui.