RDC: des rebelles Maï Maï aux abords de la ville d’Uvira

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Des affrontements signalés ce mercredi après-midi 27 septembre sur les collines aux abords de la ville d’Uvira, deuxième ville du Sud-Kivu. Des affrontements qui ont opposé les combattants du groupe Maï Maï CNPSC de William Yakutumba aux FARDC. Les rebelles ne sont pas parvenus à entrer véritablement en ville. L’incursion a été repoussée par les FARDC. A Uvira l’ambiance est encore tendue mercredi soir.

A Uvira la circulation a repris à la nuit tombée. Les gens ressortaient dans les rues. Quelques heures plus tôt la vie s’était arrêtée alors que les détonations retentissaient sur les collines qui surplombent la ville.

Joseph habite en centre-ville. Il témoigne : « Vers 15h, les magasins fermaient déjà quand ça a commencé à tirer. Les gens ont couru dans tous les sens, quand les Maï Maï ont tenté par les collines une incursion, mais ils ont été repérés par les FARDC. Pour le moment, c’est calme dans la ville. Personne ne sait quel est le mobile. Les gens ont peur. On ne sait pas comment cela va se passer la nuit. Mais la nuit il n’y a pas d’attaques, c’est souvent le matin ou vers l’après-midi, c’est souvent comme ça ».

La crainte que cela recommence c’est un sentiment largement partagé, en particulier par Lambert, qui s’organise avec sa famille. « Certaines familles ont fait des petits stocks, même chez moi, nous avons fait un petit stock. Les militaires ce soir sont positionnés un peu partout. La Monusco est là. Ils ont mis leurs véhicules blindés vers les grandes artères ».

Que sait-on des assaillants ?

La CNPSC, Coalition nationale du peuple pour la souveraineté du Congo est un mouvement fondée en 2013 et emmené par un ex-officier des FARDC en rupture de ban. Originaire du territoire de Fizi au Sud-Kivu, le commandant William Amuri, alias Yakutumba, quitte l’armée en 2007. Aujourd’hui, il affirme disposer de 10 000 hommes répartis sur deux fronts : l’un au nord vers Uvira ; l’autre au sud vers Kalemie.

Des effectifs largement gonflés, selon des sources locales, qui estiment que le mouvement doit compter quelques centaines d’hommes, dont des enfants. Mais des effectifs qui varieraient au grès des enrôlements effectués dans les villes tombées. Côté équipement, le groupe compterait peu de véhicule et d’armement lourd. Surtout des Ak47 et des mortiers.

William Yakutumba, dont le mouvement se nourrit notamment des taxes prélevées dans les zones minières, affirme mener une « guerre de libération », selon ses propres termes. Uvira n’est qu’une étape dans son plan de conquête du pays. Il ne se donne rien de moins que deux mois pour prendre Kinshasa et faire tomber le régime Kabila.

Le porte-parole des FARDC qui qualifiait lundi ce groupe de poignée de « bandits » affirme qu’ils bénéficient de soutiens venus des autres rives du Lac Tanganyika, Burundi ou Tanzanie, sans pour autant désigner un pays.

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