WASHINGTON, 16 mai (Reuters) - Donald Trump a dit ignorer mercredi si sa rencontre avec le dirigeant nord-coréen Kim
Jong-un prévue le 12 juin à Singapour était toujours d'actualité, après les dernières déclarations en provenance de
Pyongyang qui ont semé le doute sur ce sommet. "Nous allons voir. Pas de décision. Nous n'avons été
informés de rien (...) Nous n'avons rien vu ni entendu", a
déclaré le président des Etats-Unis, qui répondait à la presse à
la Maison blanche.
Invitée plus tôt dans la journée sur la chaîne Fox News, sa porte-parole, Sarah Sanders, avait déclaré: "Nous gardons
l'espoir que cette rencontre aura lieu et nous continuerons sur cette voie, mais, dans le même temps, nous étions préparés à ce
que cela puisse être des négociations difficiles." "Le président se tient prêt si cette réunion a lieu. Si elle
n'a pas lieu, nous continuerons d'exercer la pression maximale
déjà en cours", poursuivait-elle. La Corée du Nord a semé le doute mercredi sur le sommet sans
précédent prévu entre Kim Jong-un et Donald Trump, menaçant de reconsidérer sa participation si les Etats-Unis continuent
d'insister sur une dénucléarisation unilatérale de la République
populaire démocratique de Corée.
Citant le premier vice-ministre des Affaires étrangères nord-coréen Kim Kye-gwan, l'agence de presse nord-coréenne KCNA
souligne notamment que, si les Etats-Unis tentent d'acculer la République populaire démocratique de Corée à accepter une
renonciation unilatérale au nucléaire, Pyongyang n'aura plus qu'à reconsidérer les préparatifs du sommet de Singapour.
Le vice-ministre s'en prend en particulier à John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Trump, rejetant son appel
à une dénucléarisation selon le modèle libyen et soulignant que Pyongyang "ne cache pas la répugnance" que Bolton lui inspire.
Sarah Sanders a estimé que les déclarations de Pyongyang ne sortaient "pas de l'ordinaire" dans ce type de discussions.
Sur le modèle libyen évoqué par KCNA, la porte-parole de la Maison blanche a tenté de calmer le jeu: "Je n'ai vu cela dans
aucune de nos discussions, je n'ai donc pas connaissance que ce soit un modèle dont nous nous servons", a-t-elle dit à la presse
accréditée à la Maison blanche.
En 2004, la Libye alors dirigée par Mouammar Kadhafi avait accepté de transférer vers les Etats-Unis des composants de son
programme nucléaire.
Intervenant au micro de Radio Free Asia alors que Trump venait de le nommer au poste de conseiller à la sécurité
nationale, Bolton avait indiqué fin mars que les discussions à venir avec Kim devraient s'inspirer de cet exemple.
"Nous devrions insister, si cette réunion doit avoir lieu, sur le fait que ces discussions seront similaires avec celles
que nous avons eues avec la Libye il y a 13 ou 14 ans: comment emballer leur programme d'armes nucléaires et l'expédier à Oak
Ridge, Tennessee (ndlr, site d'un laboratoire national dépendant du département de l'Energie et spécialisé notamment dans la
sécurité nucléaire)", avait-il dit.