Depuis son arrestation le 17 juillet, El Hadji Babacar Dioum (« Kocc Barma ») maintient une ligne de défense invariable :
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« Mon ordinateur a été piraté »
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« Ces preuves ont été obtenues sans mon consentement »
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Dénégation totale des messages compromettants
Pourtant, les enquêteurs disposent d’éléments accablants :
→ Son MacBook Pro révèle un système organisé de chantage numérique
→ Des milliers de fichiers sensibles méticuleusement classés
→ 18 téléphones mobiles saisis (dont il justifie la présence par un vague « projet Yango »)
L’enquête révèle un réseau criminel sophistiqué
Les perquisitions ont mis au jour :
• Un véritable arsenal (armes, munitions, brouilleur de signal)
• Des véhicules de luxe et importantes sommes d’argent
• Des connexions avec des célébrités locales (dont « Savon »)
• Le restaurant Eddy’s, possible plaque tournante du réseau
Une instruction judiciaire ouverte
Le dossier, transmis au doyen des juges d’instruction, comprend des charges extrêmement graves :
✓ Association de malfaiteurs
✓ Diffusion de contenus pédopornographiques
✓ Atteintes massives à la vie privée
✓ Vaste système d’extorsion et de chantage
✓ Blanchiment de capitaux à grande échelle
✓ Falsification de documents officiels
Vers une incarcération imminente
Le parquet a requis un mandat de dépôt. Si le juge suit ces réquisitions, « Kocc Barma » pourrait être écroué dans les plus brefs délais. Cette affaire, qui dépasse largement le simple cadre du site Seneporno, révèle progressivement l’ampleur d’un réseau criminel organisé dont les ramifications continuent à être mises au jour par les enquêteurs.
vec plus de 9000 fichiers compromettants, 407 sextapes, 4191 vidéos de nouvelles cibles, 93 millions de FCFA encaissés, et 18 téléphones portables saisis, l’affaire « Kocc Barma » dévoile une criminalité numérique d’une ampleur jamais vue au Sénégal. Derrière ce pseudo tristement célèbre, se cache El Hadji Babacar Dioum, administrateur de société né en 1987 à Dakar, aujourd’hui au cœur du plus grand scandale cybercriminel sénégalais.
Selon les révélations exclusives de L’Observateur, c’est au terme d’une enquête technique minutieuse menée par la Division spéciale de lutte contre la cybercriminalité (DSC) que le cerveau présumé a été arrêté le 17 juillet dernier à 6h05 du matin. Une heure hors norme pour une affaire hors normes.
L’ordinateur qui a parlé : 9000 fichiers classés et tarifiés
Lors de son interpellation, El Hadji Babacar Dioum a refusé de livrer les codes d’accès de son MacBook Pro 13 pouces. Mais les experts de la DSC l’ont finalement déverrouillé. Ce qu’ils ont trouvé dépasse l’entendement :
• 9000 fichiers organisés
• Dossiers titrés « Paid not to publish » (payés pour ne pas être publiés)
• 407 sextapes identifiées, classées dans un dossier nommé « Seneg »
• Un autre dossier, « Newgirls », contenant 4191 vidéos et photos de potentielles futures cibles
• Des répertoires comme « Film », « WhatsApp unknown », « Preuve », révélant un mode opératoire structuré via messageries privées et vidéos volées
Les victimes ? Des Sénégalais et Sénégalaises filmés à leur insu, parfois piégés dans des scènes intimes. Pour éviter l’humiliation publique sur les sites Seneporno ou Babiporno, ils ont payé, et parfois très cher.
Un business juteux : 93 millions FCFA recensés sur ses comptes
Les enquêteurs ont retracé les flux financiers. Entre 2017 et 2025, 43 millions FCFA ont été versés sur son compte CBAO par la régie publicitaire Exoclick, rémunérant les clics sur les contenus diffusés. Pire encore, un complice recherché lui a transféré 50,4 millions FCFA supplémentaires.
Exemples de rançons payées :
• 2 millions FCFA versés par la dame S.A.L
• 9 668 euros (plus de 6 millions FCFA) offerts par A.M.N, une autre victime qui voulait rester discrète
Tout cela, en plus des revenus publicitaires des sites et du chantage massif, a généré une petite fortune pour El Hadji Babacar Dioum.
Saisies explosives : 18 téléphones, 6 clés, un brouilleur et des faux documents
Les perquisitions ont été décisives. À Sicap Mbao, dans son restaurant Eddys, les policiers ont mis la main sur :
• 1 modem portatif, 1 vidéoprojecteur
• 6 clés de voiture
• De faux carnets de vaccination
• Un brouilleur de signal
Et à Ngor, derrière le Casino du Cap-Vert :
• 18 téléphones avec leurs puces, tous activement utilisés pour ses activités criminelles
Comme à son habitude, le suspect nie : « Tout m’appartient sauf le brouilleur de signal ». Une défense qui ne convainc plus personne.
Une mafia numérique bien huilée
L’ampleur de l’opération, la structuration des fichiers, l’utilisation de plateformes étrangères de monétisation et les preuves de blanchiment indiquent, selon la DSC, l’existence d’une mafia transfrontalière. Le réseau s’étendrait bien au-delà des frontières sénégalaises, avec des ramifications internes et internationales encore à découvrir.
Des charges lourdes en cascade
Déféré au parquet pour :
• Association de malfaiteurs
• Diffusion de contenus pédopornographiques
• Atteinte à la vie privée
• Chantage et extorsion de fonds
• Blanchiment de capitaux
• Faux et usage de faux administratifs
…El Hadji Babacar Dioum attend désormais d’être fixé sur son sort.