« La paix en Libye peut profiter à l’Afrique tout entière », estime Buhari
Une Libye en paix jouissant d’une stabilité politique profiterait à l’Afrique tout entière. C’est l’intime conviction du président nigérian. Et ce ne sont pas des arguments qui font défaut à Muhammadu Buhari.
Le chef de l‘État nigérian a reçu jeudi au Palais présidentiel Aso-Rock Villa à Abuja, l’ambassadeur libyen dans son pays, Ayad Musbah Faraj Attayary. D’après les sources proches de la présidence, le diplomate libyen était venu remettre une lettre de créances de la part son homologue libyen Fayez al-Sarraj.
Pour Muhammadu Buhari, c‘était l’occasion tout indiquée de donner sa position face au chaos dans lequel baigne le pays pétrolier d’Afrique du Nord depuis la mort de Muammar Khadafi en 2011.
Un chaos tel que la Libye est divisée en deux territoires : l’est contrôlé par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar et l’ouest dirigé par Fayez el-Sarraj à la tête du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale.
Les deux parties se livrent depuis bientôt cinq mois d’intenses combats autour de Tripoli, la capitale. Un climat qui, aux yeux d’Abuja ne saurait être dissocié de l‘état d’insécurité observé actuellement dans certaines régions d’Afrique.
Plus de 1000 morts en cinq mois
« Nos efforts devraient être orientés vers le rétablissement de la paix. Il est opportun que la paix et la stabilité reviennent en Libye dès que possible. La paix en Libye se traduira par la prospérité et le développement économiques ainsi que par une Afrique plus sûre », a écrit Femi Adesina, conseiller spécial pour les médias et la publicité dans le communiqué sanctionnant les échanges entre MM Buhari et Attayary.
L’intérêt n’est pas seulement sécuritaire. Il est également économique. Le président Buhari a ainsi estimé qu’en tant que membre puissant de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), une Libye pacifique contribuerait également à stabiliser le secteur pétrolier.
Mais cette proposition a beau être pertinente, ce qu’on appelle désormais « bataille de Tripoli » qui avait commencé au sol se poursuit désormais dans les airs. La semaine dernière, les forces du GNA ont bombardé la base d’Al-Joufra, localité du sud tenue par les éléments de Khalifa Haftar.
Deux jours après, l’ANL a lâché des bombes sur Misrata, en réaction aux frappes du GNA à Al-Joufra. Ce qui fait craindre à des observateurs, des risques non seulement d’intensification des combats, mais aussi de leur propagation à d’autres localités libyennes.
Lancée le 4 avril dernier par l’ANL, la bataille de Tripoli a déjà fait plus de 1000 morts (civils et bélligérants confondus) et au moins 5 550 déplacés.