Kenya : l’IA devient la nouvelle alliée des avocats

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Le paysage judiciaire kenyan est en pleine mutation. Depuis 2020, sous l’impulsion des bouleversements causés par la pandémie de COVID-19, le pays a accéléré sa transition vers le numérique.

Une innovation en particulier attire l’attention : Lawlyfy AI, un assistant juridique intelligent conçu à Nairobi pour épauler les professionnels du droit et faciliter l’accès à la justice.

À la tête du projet,Sure Antony , fondateur de Lawlyfy AI, en est convaincu :

« L’IA devient un copilote pour les juristes. Elle va transformer la manière dont on exerce le droit. »

L’assistant développé par son équipe permet d’effectuer des recherches juridiques ciblées, de rédiger des documents et d’accéder à des textes de loi en quelques secondes. L’outil se distingue par son ancrage local : il est spécifiquement entraîné sur la juridiction kenyane, garantissant des réponses précises, contextualisées et juridiquement fondées.

« C’est comme avoir un collègue extrêmement compétent à portée de clic », résume Antony. « Vous lui posez une question et, en trente secondes, vous obtenez une réponse pertinente, conforme au droit kenyan. »

Pour assurer la qualité et l’actualité des contenus, Lawlyfy AI s’appuie sur des données publiques issues notamment du National Council for Law Reporting, une institution clé dans la publication des lois et décisions de justice du pays.

Amos Wanene, ingénieur en chef du projet, détaille le processus : « Nous collectons les données disponibles — jurisprudence, projets de loi, textes promulgués, Gazette officielle — et les classons selon leur nature. Cela permet d’offrir une réponse rapide, fiable et structurée.»

En parallèle, les cabinets d’avocats kenyans se tournent de plus en plus vers des solutions numériques pour fluidifier leur fonctionnement, tout en respectant les obligations en matière de confidentialité et de protection des données.

Lawlyfy AI s’impose ainsi comme un outil stratégique dans une justice en pleine modernisation. Plus qu’un simple logiciel, il incarne une vision : celle d’une justice plus accessible, plus rapide et plus proche des réalités locales.

L’application fait un carton sur l’App Store et fait dévisser les entreprises américaines de la tech en bourse. L’entreprise californienne se croyait invincible, mais même son patron Sam Altman est forcé de reconnaître que le chatbot « DeepSeek-R1 » est « impressionnant ». Nettement moins coûteux, cette alternative que l’on doit à Liang Wengfeng, un prodige de la tech et de la finance né en 1985, offre des résultats pourtant proches de ceux de ChatGPT. Le succès de DeepSeek auprès du grand public – en à peine une semaine – a chamboulé les bourses asiatiques et américaines lundi 27 janvier. Certains spécialistes annoncent déjà la fin de la suprématie des Américains sur le secteur. Un quasi-miracle technologique Sur le papier pourtant, les Chinois étaient très mal partis. Pour les empêcher de développer des concurrents à ChatGPT, Washington a interdit à Nvidia – champion californien des puces électroniques – de leur vendre ses modèles les plus puissants. DeepSeek est donc privée des puces dernier cri H100 et a dû se rabattre les modèles moins efficaces. Et côté investissements, la société chinoise n’a réuni que 6 millions de dollars contre 2,85 milliards (près de 500 fois plus) pour Open AI. Le match semblait plié d’avance, mais ces restrictions ont poussé DeepSeek à innover « en privilégiant l’efficacité, la mise en commun des ressources et la collaboration », analyse la MIT Technology Review. Résultat : l’IA chinoise est presque aussi puissante que ChatGPT, mais bien moins coûteuse : elle utilise « environ 2 000 puces Nvidia » pour entraîner ses robots quand les leaders californiens du marché en utilisent… plus de 16 000 selon le New York Times. Ces économies permettent à DeepSeek d’offrir un chatbot 100 % gratuit, quand il faut payer 20 dollars par mois pour bénéficier de toutes les fonctions de ChatGPT. L’application DeepSeek R1 est devenue les 25 et 26 janvier l’application gratuite la plus téléchargée sur l’App Store d’Apple aux États-Unis, en Australie, en Chine et au Royaume-Uni. Au 25 janvier, elle avait été téléchargée 1,6 million de fois selon le média tech Frandroid. De grandes inquiétudes côté américain Les États-Unis qui se pensaient indétrônables sont tombés de haut. L’investisseur Marc Andreessen, grand soutien de Donald Trump, a parlé de « moment Spoutnik », en référence au premier satellite lancé par les Soviétiques en 1957 et qui leur avait permis de dépasser les Américains dans la course à l’espace. Les patrons américains tentent de garder la face. Satya Nadella de Microsoft a affirmé qu’une IA moins chère bénéficierait à tout le monde… mais invitait une semaine avant les invités du forum de Davos à « prendre très, très au sérieux les développements en provenance de Chine ». L’inquiétude gagne même la Maison Blanche. Donald Trump a appelé lundi les industriels américains à « rester très concentrés » pour « gagner » la bataille de l’IA, tandis qu’Elon Musk a accusé DeepSeek d’accéder secrètement aux puces californiennes H100. Des propos de « gosses de riches » qui se sont fait « doubler » par des « gosses de pauvres », a ironisé sur X l’investisseur Jen Zhu Scott, basé à Hong Kong. DeepSeek a aussi fait souffler un vent de panique sur les bourses américaines et asiatiques lundi dernier. Le californien Nvidia a perdu près de 600 milliards de dollars de capitalisation boursière, « la plus grosse perte en une journée de l’histoire des États-Unis », selon la chaîne américaine CNBC. Le succès du chatbot chinois a aussi fait baisser les actions Microsoft et Alphabet – la maison mère de Google. Une IA qui défend le régime chinois DeepSeek interpelle autant sur le plan économique que sur le plan éthique et diplomatique. Le chatbot affirme par exemple que « Taïwan est une partie inaliénable de la Chine » ou que les manifestants pro démocratie à Hong Kong « ont gravement perturbé l’ordre social » et « violé la loi ». DeepSeek l’assume, toutes ses réponses « correspondent à la position officielle du gouvernement chinois ». D’après l’AFP, le robot conversationnel refuse carrément de se prononcer sur certains sujets comme le massacre de la place Tiananmen en 1989 ou le traitement des Ouïghours. Au-delà de ces biais graves, DeepSeek interroge sur le plan éthique. « Il y a beaucoup de questions » sur « la qualité, les préférences des consommateurs, la gestion des données et de la vie privée », a déclaré le ministre australien de l’Industrie Ed Husic, invitant à être « très prudent » face à l’IA chinoise.

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