Guerre commerciale: Washington et Pékin annoncent s’être accordés sur un «cadre général»

Il s’agit de l’épilogue de deux jours de réunions à Londres, jusque tard dans la soirée du mardi 10 juin. « Les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur un cadre général (…) et vont rendre compte de ce cadre général à leurs dirigeants respectifs », a déclaré à la presse le représentant chinois au Commerce international Li Chenggang, vers minuit heure locale (23h TU).

« L’idée, c’est que nous allons rentrer, parler avec le président Trump et nous assurer qu’il approuve. Ils (les Chinois) vont rentrer et parler au président Xi pour s’assurer qu’il approuve », a décrit de son côté le ministre américain du Commerce Howard Lutnick. « Et si c’est le cas, nous allons mettre en œuvre ce cadre général sur lequel nous avons durement travaillé ces deux derniers jours », a-t-il ajouté.

Pékin a déjà réorienté une partie de ses exportations vers l’Asie du Sud-Est

Mais les conséquences de la guerre commerciale sont déjà présentes, en voulant pénaliser les exportations chinoises, les États-Unis ont peut-être accéléré leur redéploiement stratégique. Pékin réoriente une partie de son commerce vers l’Asie du Sud-Est. Entre janvier et mai, les exportations chinoises vers le Vietnam ont bondi de près de 19%, celles vers la Thaïlande de 21%, et vers l’Indonésie de près de 17%. Une dynamique bien plus forte que la moyenne mondiale, qui n’augmente que de 6% sur la même période, rapporte notre correspondante à Pékin, Clea Broadhurst.

Pour contourner les obstacles liés à la guerre commerciale avec Washington, Pékin envoie ses marchandises – pièces détachées, composants électroniques, machines-outils – vers des usines situées, entre autres, dans ces trois pays.

Une fois modifiés ou partiellement assemblés, ces produits peuvent être réexportés, y compris vers les États-Unis, en bénéficiant d’un changement d’origine. C’est légal dès lors qu’il y a assez de transformation locale.

Les sanctions n’isolent pas la Chine

Mais la frontière est floue, et l’Indonésie, en particulier, suscite des soupçons de transbordement : des marchandises chinoises simplement reconditionnées pour éviter les sanctions. Jakarta promet de renforcer les contrôles, tout comme la Thaïlande ou la Malaisie l’an dernier.

Pour les économistes, cette reconfiguration commerciale illustre une réalité : les sanctions n’isolent pas la Chine – elles renforcent ses liens avec l’Asie du Sud-Est, une région de plus de 700 millions de consommateurs, devenue un partenaire stratégique et un relais de production essentiel pour Pékin.

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