« Gilets jaunes »: 1.939 personnes interpellées samedi en France
Quelque 136.000 personnes ont participé samedi en France aux manifestations liées au mouvement des “Gilets jaunes”, qui ont donné lieu sur tout le territoire à 1.939 interpellations, dont 1.709 gardes à vue, selon un bilan consolidé diffusé dimanche par le ministère de l’Intérieur. En nombre de manifestants, c’est l’équivalent des manifestations du 1er décembre, précise le ministère, qui fait par ailleurs état sur son compte Twitter de 264 personnes blessées, dont 39 policiers et gendarmes. Au total, 120.000 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour faire face à cette journée à haut risque, précise également le ministère.
A Paris, les manifestations liées au mouvement des gilets jaunes ont réuni environ 10.000 personnes et donné lieu à 1.082 interpellations, selon la préfecture de police, qui avait fait état samedi de 71 blessés, dont sept pour les forces de l’ordre. Selon la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, le parquet de Paris a eu à gérer un millier de gardes à vue, dont 900 de majeurs et 100 concernant des mineurs. Le parquet de Paris a précisé dans la matinée que 396 de ces gardes à vue avaient été à ce stade levées, dont 284 procédures classées et quatre cas dans lesquels il a été dessaisi ou pour raisons médicales.
Le procureur de Paris, Rémy Heitz, a dit en fin d’après-midi que plus de 120 personnes avaient été déférées à ce stade à son parquet, dont le nombre de magistrats de permanence a été porté à 25 dimanche au lieu de cinq normalement, pour faire face à cet afflux. Le nombre de greffiers a été doublé et celui des audiences de comparutions immédiates au tribunal de Paris sera porté à 10 sur lundi et mardi, au lieu de quatre habituellement. Selon Rémy Heitz, un certain nombre de prévenus domiciliés dans des départements limitrophes seront par ailleurs orientés vers les tribunaux de Nanterre, Bobigny et Créteil.
MAJORITAIREMENT DES HOMMES
Les profils des personnes interpellées sont très proches de ceux observés le 1er décembre, a-t-il ajouté : majoritairement des hommes de moins de 40 ans, pour la plupart sans antécédents judiciaires, venus de toute la France, et quelques “profils plus marqués issus manifestement de l’ultra-droite”, comme six hommes arrêtés vendredi et déférés samedi soir au parquet, “ou des rangs de l’ultra-gauche”. Les individus arrêtés samedi à partir de la fin de l’après- midi sont plus jeunes, parfois mineurs, et “motivés souvent par (…) la volonté de piller des commerces”.
A Paris, les interpellations ont commencé samedi dès le début de la matinée mais Nicole Belloubet a nié qu’il se soit notamment agi d’interpellations préventives. Elles ont été effectuées à la suite du constat d’infractions ou dans le prolongement d’enquêtes, notamment sur la mouvance de l’ultra-droite, a dit la garde des Sceaux. “Dans les gardes à vue de Paris, on observe qu’il y a 80% de gens qui viennent de province”, a aussi dit Nicole Belloubet, selon qui des gens repérés seront encore interpellés dans quelque temps – “On n’est pas dans le règne du pas vu-pas pris.” Rémy Heitz a pour sa part annoncé qu’une 14e personne avait été mise en examen dimanche pour les dégradations infligées le 1er décembre à l’Arc de Triomphe. “Il est soupçonné très fortement d’être l’auteur du principal graffiti apposé sur la façade du monument”, a-t-il précisé.
Emmanuel Jarry
Auteur: Reuters – 7sur7.be