Dégringolade
Ce qui ressemble à une Assemblée nationale a voté le projet de révision de la Constitution portant suppression du poste de Premier ministre.
La majorité mécanique n’y est pas allée de main morte pour procéder à un enterrement de première classe de cette fonction.
C’est les yeux fermés, sans même savoir ce qui se cache derrière cette loi, que les « députés de Macky » — ils se revendiquent comme tels, insultant le peuple que nous sommes ! —ont voté la suppression du poste de PM.
L’un de ces parlementaires s’est même voulu très sincère en avouant qu’il votera les yeux fermés toutes les lois que lui proposera son Chef.
Lui, au moins, il a eu l’honnêteté de dire ce qui se passe dans la tête de la majorité des députés. De tout cela, rien de surprenant.
C’est voir la majorité mécanique s’opposer au Chef qui aurait été une belle surprise. Ou, du moins, voir un seul député de la majorité dire non.
La surprise a été de voir la ville en état de siège. L’expression vivifiante de notre démocratie aurait été que l’autorité acceptât que ceux qui ne sont pas d’accord manifestent leur opposition à une loi et qu’on leur permette de marcher.
Tout ce qu’ils demandaient. C’est une honte de voir le Sénégal en état de siège à chaque que l’on doit voter une loi controversée.
C’est en tout cas une des hérésies du pouvoir en place depuis 2012. Plutôt que de faire prévaloir l’expression de la liberté, c’est plutôt sa force qu’il brandit face au peuple.
Une révision aussi importante de notre Constitution est passée sans concertation.
Juste par la volonté de celui qui se veut un Super président. Et la grosse farce est qu’il appelle son opposition au dialogue.
Charmant pays dont la majorité du peuple ignore à quelle sauce elle sera cuisinée avec ce changement qui cache bien des desseins.