CIJ : la Turquie veut rejoindre la plainte sud-africaine contre Israël
La Turquie déposera mercredi une requête auprès d’un tribunal des Nations Unies pour se joindre au procès pour génocide intenté par l’Afrique du Sud contre Israël, a déclaré un responsable turc.
La déclaration d’intervention sera soumise à la Cour internationale de justice de La Haye, a déclaré le responsable, sous couvert d’anonymat. La Turquie, l’un des plus féroces critiques des actions d’Israël à Gaza, sera le dernier pays en date à demander à participer à l’affaire.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a souvent comparé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Adolf Hitler, accusé son pays de génocide, demandé qu’il soit puni par les tribunaux internationaux et critiqué les pays occidentaux pour leur soutien à Israël.
En mai, la Turquie a suspendu ses échanges commerciaux avec Israël, invoquant son assaut sur Gaza. Contrairement aux pays occidentaux qui ont désigné le Hamas comme une organisation terroriste, M. Erdogan a félicité le groupe, le qualifiant de mouvement de libération.
L’Afrique du Sud a saisi la Cour internationale de justice à la fin de l’année dernière, accusant Israël de violer la convention sur le génocide par ses opérations militaires à Gaza.
Israël a fermement rejeté les accusations de génocide et a affirmé que la guerre à Gaza était une action défensive légitime contre les militants du Hamas pour leur attaque du 7 octobre dans le sud d’Israël qui a tué environ 1 200 personnes et pris 250 otages.
Le Nicaragua, la Colombie, la Libye, le Mexique, l’Espagne et des responsables palestiniens ont demandé à se joindre à l’affaire. La décision de la Cour sur ces demandes n’a pas encore été rendue. S’ils sont admis dans l’affaire, ces pays pourront présenter des observations écrites et s’exprimer lors d’audiences publiques.
Des audiences préliminaires ont déjà eu lieu dans le cadre de l’affaire de génocide contre Israël, mais la Cour devrait mettre des années à rendre une décision finale.
Depuis l’arrivée au pouvoir d’Erdogan en 2003, la Turquie et Israël, anciens alliés, entretiennent des relations instables, marquées par des périodes de fortes frictions et de réconciliation. Le conflit à Gaza a perturbé les dernières tentatives de normalisation des liens.