Chacun à son niveau peut enrayer la dégradation de la planète

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Koumpeu.com–Boeuf ou poulet? Ce que chacun mange engage la survie des espèces de la planète, y compris des humains qui par leurs abus mettent en danger la flore et la faune, et par là leur propre survie.

Après avoir tiré la sonnette d’alarme sur les risques d’une extinction massive des espèces de la Terre, la première depuis celle des dinosaures, des experts ont vendredi appelé chacun à agir pour sauver ce qui peut encore l‘être.

“Nous n’avons pas besoin de devenir tous végétariens! Mais un régime alimentaire plus équilibré, moins de boeuf, plus de poulet et de légumes (…) peut vraiment aider à réduire la pression à la fois sur le changement climatique et sur la biodiversité”, a souligné le scientifique Robert Watson.

“Nous sommes en train de saboter notre propre bien-être à venir! La bonne nouvelle, c’est (…) qu’il n’est pas trop tard!”, a argué le président de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), en présentant une étude réalisée par plus de 550 chercheurs.

Ce vaste diagnostic vise à ce que les dirigeants de la planète prennent en compte la biodiversité dans la gestion de l’agriculture, la pêche, la forêt, les transports, l‘énergie, etc.

– Surproduction contre nature – “Ce dont nous avons besoin, c’est de production durable (…) de financements appropriés, débarrassés des subventions”, a souligné M. Watson, en mettant l’accent sur la nécessité de renoncer aux énergies fossiles.

“Utilisez le vent, l‘énergie solaire!”, a-t-il lancé, entouré des experts qui ont dressé cet état des lieux, détaillé dans quatre énormes rapports régionaux dévoilés à Medellin, en Colombie, à l’issue de la VIe session plénière de l’IPBES.

Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES, a souligné l’incohérence de certaines politiques, qui ne font pas le lien entre biodiversité et préservation du climat.

“Par exemple on conçoit des biocarburants pour combattre le changement climatique (…) or si les surfaces mises en culture pour les fabriquer se font au dépend de la biodiversité (…) on crée un autre problème à long terme”, a-t-elle averti.

A propos de l’agriculture, Mark Rounsevell, l’un des co-auteurs des rapports, a aussi déploré que l’Europe “subventionne des fermiers pour surproduire de la nourriture aux dépends de la nature”.

Sans abandonner sa souriante bonhomie, M. Watson a appelé “les gouvernements à travailler avec le secteur privé, avec la société civile pour mettre en oeuvre la vision d’un avenir durable”.

Mais modifier les politiques à l‘échelle des pays, voire du monde ne suffira pas, si chacun n’y met pas du sien.

– Sus au gaspillage – “Nous avons aussi besoin de changer les comportements”, a souligné le chef de l’IPBES. “Il n’y pas de doute: en tant qu’individus, nous devons être des consommateurs responsables de nourriture, d’eau et d‘énergie”.

Dans le même sens, M. Rounsevell a ajouté: “Cela nous concerne entièrement (…) ce que nous consommons, ce que nous mangeons, comment nous nous habillons.”

“Il faut 25 kg de verdure pour produire un kilo de protéines de boeuf (…) c’est un ratio largement inefficace”, a-t-il précisé à propos de la nécessité de revoir nos régimes alimentaires.

Outre les cultures extensives qu’elles motivent, les vaches sont aussi à l’origine de la plupart des émissions de gaz méthane, qui contribue au réchauffement de la planète, l’une des plus grandes menaces contre la biodiversité.

Déplorant que 40% de la nourriture produite dans le monde soit gâchée, M. Watson a appelé à ne “pas trop en acheter au supermarché pour ensuite la laisser pourrir dans votre réfrigérateur” et à réduire les portions dans les restaurants afin que moins de restes finissent à la poubelle.

“Ne gaspillez pas l’eau, ne gaspillez par la nourriture, ne gaspillez pas l‘énergie!”, a-t-il martelé en répétant des conseils plus que jamais d’actualité: “ne laissez pas l’eau couler lorsque vous vous brossez les dents, prenez des douches raisonnables (…) préférez les transports en commun, éteignez la lumière” en quittant une pièce.

Pour un autre des co-auteurs de l‘étude de l’IPBES, Markus Fischer, les décisions qui peuvent faire une différence dans la préservation de la planète ne dépendent pas non plus que des politiques.

“Nous sommes des consommateurs, nous sommes des citoyens ayant le droit de vote, des parents (…) nous sommes donc nous mêmes des décideurs (…) et ces centaines de décisions que nous prenons, peuvent l‘être d’une manière plus favorable à la biodiversité, ou pas!” Et ce sont ces décisions qui “construisent notre choix de société et déterminent notre avenir.”

 

koumpeu.com

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