Attaques israéliennes en Iran : l’AIEA alerte sur un risque radioactif limité, mais présent

À ce stade, les attaques israéliennes contre l’Iran « n’ont pas provoqué de rejet de radiations affectant le public », mais « il y a un danger que cela puisse se produire », a déclaré ce vendredi 20 juin Rafael Grossi, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La crainte de pollution radioactive à la suite des bombardements israéliens sur les installations nucléaires iraniennes est cependant réelle : les équipes de l’AIEA ont détecté une hausse du niveau de radioactivité sur le site d’enrichissement d’uranium de Natanz, situé au centre de l’Iran, même si les alentours n’ont pas été affectés.

Cette installation stratégique est au cœur du programme nucléaire iranien, en particulier pour le traitement de l’uranium et son enrichissement. L’uranium y est placé sous forme gazeuse dans des centrifugeuses. Celles-ci permettent de séparer ses isotopes : l’uranium 238, majoritaire, et l’uranium 235, plus rare mais utilisable pour l’énergie nucléaire… ou les armes atomiques, s’il y est utilisé en bien plus grande proportion.

Des risques radioactifs limités

Malgré les dégâts, le risque d’accident nucléaire majeur reste faible. L’uranium 235, sous sa forme initiale, n’est pas très radioactif. Envoyer un missile exploser un stock d’uranium 235 ne provoquera donc pas de catastrophe à la portée régionale comme la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 ou celle de Fukushima en 2011. Une telle explosion ne déclenchera en effet pas de réaction en chaîne de fission.

En cas d’attaque, l’uranium sera donc essentiellement dispersé ou piégé sous les gravats, sans danger immédiat d’explosion ou de contamination radioactive étendue. Les personnes vivant à proximité pourraient cependant en respirer un peu, dispersé dans l’air, avec des conséquences pour leur santé. Cela ne semble cependant pas avoir été le cas à la suite des opérations israéliennes.

Le vrai danger réside plutôt dans le gaz utilisé dans les centrifugeuses : l’hexafluorure d’uranium. Relâché et en contact avec l’humidité de l’air, ce gaz se transformerait en acide fluorhydrique et fluorure d’uranyle, deux substances hautement toxiques. La pollution resterait également locale, mais non négligeable. Un précédent aux États-Unis, en 2014, dans l’usine d’enrichissement d’Honeywell, avait conduit à de graves brûlures chez sept personnes exposées au panache toxique d’une fuite similaire. Une dizaine d’autres avaient été blessées. Les populations proches du site pourraient donc être affectées en cas de dégagement de ce type.

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