Assemblée nationale du Sénégal: le scandale permanent
koumpeu.com–Les députés se succèdent mais les mensonges, les insultes et la sauvagerie s’enracinent encore plus dans l’hémicycle. La bonne gouvernance est toujours promise mais jamais promue. La limite et la différenciation des pouvoirs ne sont jamais d’actualité. Cependant s’il y a une chose sur laquelle tous les Sénégalais peuvent se mettre d’accord, c’est que l’Assemblée Nationale va très mal. Il faut dès lors revoir la manière dont les Députés sont élus.
Les députés, sont supposés d’être des représentants du peuples choisi par le peuple, pour défendre les intérêts du peuples et améliorer les conditions de ces derniers. Malheureusement il semble que nos députés les uns après les autres ont été des représentants de partis politiques, choisis par les partis pour défendre les positions de ces derniers et les créer un environnement favorable pour les élections futures!
Parce que si vraiment il s’agit lors des élections législatives de choisir les représentants du peuple, pourquoi sont les candidats par leurs partis? Et pourquoi aurait on besoin d’une liste nationale lors de cette élection.
Puisqu’il s’agit pour le peuple(lors de cette élection) de choisir ses représentants qui vont le défendre, proposer et adopter ou rejeter des lois se basant uniquement sur ses intérêts(les intérêts du peuple), pourquoi ne pas laisser le peuple, lui-même choisir ses représentants. Ce que je veux dire c’est que nous devons ORGANISONS LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES INDÉPENDAMMENT. C’est-à-dire laissons chaque département avoir ses propres élections, comme lors des élections municipales et départementales. Laissons les peuples de chaque département choisir leur propre représentant avec aucune pression extérieure.
Ceci va résoudre le problème que cause le nombre de députés. Parce que force est de constater que 165 députés sont justes trop pour 45 départements. Pourquoi pas 90 soit 2 par départements, ou ajouter 5 départements pour avoir 100 députés, toujours 2 par départements. Cela va aussi diminuer le coût de l’Assemblée nationale, et peut- être que les millions serviront à la construction d’école( et à l’éradication des abris provisoires). Ça réglera aussi le problème de responsabilité, car les députés seront obligés de prioriser les intérêts de leurs électeurs puisque,au cas essayant, ces derniers ont la possibilité de les sanctionner individuellement( chose qui n’est pas possible avec l’existence des listes nationales).
Il nous faut établir des moyens de communication entre le citoyen et son représentant, car le vote d’un député doit être dicté par ses électeurs et non par les intérêts de son parti politique. Nous, tous, savons que les députés ne visitent leurs concitoyens qu’à l’approche des élections, et cela malgré les bonds d’essences mises à leurs dispositions. Cela devient alors une nécessité de créer des canaux qui permettront aux électeurs de données leurs points de vue concernant les différentes choses sur lesquelles leurs représentants sont appelés à se prononcer.
Après ce problème technique vient un autre beaucoup plus compliqué: la mentalité! Notre façon d’aborder les élections législatives, dont cette notion qu’il faut assurer au président une majorité à l’Assemblée nationale est plus que décevante. Par ce qui s’il est vrai que nous élisons des représentants soucieux des peuples, nous ne devons point nous inquiéter par rapport à cela. Et s’il est vrai que la démocratie est aussi vivante chez nous que nous le disons, pourquoi ne pas penser une assemblée opposante pour assurer qu’il n’y est point d’abus de pouvoir et de ce fait si nos élus sont de vrais représentants du peuple ils tiendront le gouvernement en compte, et veillerons à ce qu’il n’y est point de lois promettant l’abus du pouvoir. Mais bien sûr pour cela il faut que nous ayons une opposition digne de ce nom. Des gens dotés d’une conviction et d’un savoir-faire politique et non politi-chiens.
En remédiant au problème technique que cause l’organisation des élections législatives, nous allons en même temps résoudre plusieurs problèmes. Comme la question sur la représentation des nos concitoyens de l’extérieur.
Même le motif ici est faible. Vivant à l’extérieur, moi-même je ne pense pas qu’il nous faut des députés. C’est aux consulats d’écouter nos problèmes et de les transmettre niveau du ministère des affaires étrangères qui doit ensuite prendre compte et inscrire des solutions dans le programme du ministère.
Un autre problème auquel il faut remédier, c’est la qualification! Je pense qu’il n’est plus acceptable d’avoir des députés qui ne peuvent ni lire, écrire, encore s’exprimer en la langue officielle du pays. Parce que même si les députés arrivent maintenant à s’exprimer en leurs langues maternelles, force et de reconnaître que les lois qu’ils sont appelés à voter sont rédigées en français. Alors, soit les candidats doivent être en mesure de s’exprimer en français, soit l’État exige une formation après leurs accès à l’hémicycle. Dans un pays ou on parle d’émergence, il est intolérable de voir des députés qui ne peuvent même pas expliquer les projets de loi.
Chers compatriotes, l’ère des “ Tathioukates” et des “SagaKates” est révolue. Nous sommes en 2018, en la deuxième alternance, l’époque à laquelle nous devons reconstruire nos institutions. Mais malheureusement, le constat raconte toute une autre histoire mais force revient au peuple. Alors Sénégalais, il est temps de siffler la fin des récréations!
Amadou Dieng
Activiste Panafricain, Blogueur
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