Lors d’un panel organisé dans le cadre des assises des entreprises du CNP, le directeur général d’Ecobank Sénégal, Sahid Yallou, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation du secteur bancaire. Selon lui, les banques sénégalaises cumulent près de 800 milliards de francs CFA de créances douteuses.
Repris par Wal fadjri, il a rappelé qu’un crédit non remboursé après 90 jours est automatiquement considéré comme douteux – un niveau de risque qu’il juge « énorme ». « Autrement dit, sur 100 francs prêtés, 10 sont compromis », a-t-il illustré.
Ce poids des dettes impayées explique, selon M. Yallou, la prudence grandissante de certaines banques, désormais réticentes à s’engager sur de nouveaux projets. Il pointe également la lenteur des décaissements, notant que « certains crédits sollicités l’année dernière ne sont décaissés que cette année ».
Le patron d’Ecobank met en avant une asymétrie d’information persistante entre les prêteurs et les emprunteurs, appelant l’État à agir pour rétablir un climat de confiance. Il rappelle enfin que près de 90 % des investissements au Sénégal sont financés par les banques, et que le remboursement doit être adossé à la capacité réelle de génération de trésorerie des entreprises
