Gaza: que contient l’accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas?

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L’un des principaux médiateurs avec l’Égypte et les États-Unis, le Qatar a été l’un des premiers pays à confirmer la conclusion de l’accord à Doha. Selon le Premier ministre qatarien Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël doit entrer en vigueur dimanche 19 janvier, pour une période de 42 jours, rapporte notre correspondant régional, Joseph Clément.

L’accord se décline en plusieurs étapes. Dans la première phase, « Hamas libérera 33 captifs israéliens, dont des femmes civiles (…), des enfants, des personnes âgées, des malades civils et des blessés, en échange de plusieurs prisonniers détenus dans les prisons israéliennes », a détaillé le responsable qatarien. Selon deux sources proches des négociations, près d’un millier de Palestiniens détenus par Israël seront libérés.

Au cours de la trêve, « les forces israéliennes seront positionnées le long de la frontière de Gaza, ce qui permettra l’échange de prisonniers, ainsi que l’échange de corps et le retour des personnes déplacées dans leurs domiciles », a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse à Doha.

Le président américain sortant Joe Biden a également confirmé ces détails. Selon lui, des Américains figureront parmi les otages libérés tandis qu’Israël remettra en liberté« des centaines » de prisonniers palestiniens.

Selon une source proche des négociations à Doha, Israël libérera 30 détenus palestiniens pour chaque otage civil libéré et 50 détenus palestiniens pour chaque femme soldat relâchée. Israël relâchera d’ici à la fin de la première phase tous les Palestiniens de moins de 19 ans et les femmes incarcérés depuis les attaques du 7 octobre 2023. Le nombre total de détenus palestiniens qui seront libérés dépendra du nombre d’otages relâchés et pourrait se situer entre 990 et 1 650.

Au terme de l’accord, le Hamas va libérer dans une première phase, 33 otages israéliens dont des civils, des femmes, des enfants, des soldats comme les personnes blessées. En échange l’état hébreu libérera des détenus palestiniens des prisons et centres de détention israéliens.

Entrée de centaines de camions chargés d’aide humanitaire

L’accord établit également la garantie que l’aide humanitaire puisse entrer dans l’enclave palestinienne. Selon la source citée par l’agence Reuters, le texte stipule que 600 camions chargés d’aide humanitaire seront autorisés à pénétrer dans la bande de Gaza chaque jour de trêve, dont 50 transportant du carburant. De ce chiffre, 300 camions seront réservés au nord de l’enclave.

« Un mécanisme de suivi sera mis en place, géré par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis (les trois pays médiateurs, NDLR). Basé au Caire, ce mécanisme impliquera une équipe conjointe des trois pays pour surveiller la mise en œuvre de l’accord. Si tout va bien, tout sera prêt au jour du démarrage de l’accord. », a déclaré M. Al-Thani.

Deuxième étape à définir : « une fin définitive de la guerre »

« Les détails concernant les phases deux et trois seront finalisés lors de la mise en œuvre de la première phase », a-t-il précisé. Ces négociations commenceront au 16ᵉ jour de la trêve.

Selon Joe Biden, la deuxième phase est « une fin définitive de la guerre ». Elle doit aussi permettre la libération de tous les otages restants, y compris les soldats et un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza.

Les médias israéliens ont rapporté qu’en vertu de l’accord, Israël maintiendrait une zone tampon à Gaza pendant la première phase. Les forces israéliennes devraient rester présentes jusqu’à « 800 mètres en profondeur de la bande de Gaza, sur une zone allant de Rafah au sud jusqu’à Beit Hanoun au nord », selon une source proche du Hamas.

Le cessez-le-feu actuel doit durer tant que les discussions sur le passage de la première à la deuxième phase se poursuivront, donc même si elles durent plus de six semaines, a assuré le président américain sortant.

Une troisième phase consacrée à la reconstruction

Lors de la troisième et dernière phase, « les restes des otages décédés (durant leur captivité) seront remis à leurs familles, et un grand plan de reconstruction pour Gaza sera lancé », a affirmé le président américain sans en préciser les modalités. . Là encore, sous la supervision des trois pays médiateurs.

S’il fait taire les armes, le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique du territoire où le Hamas, à présent très affaibli, a pris le pouvoir en 2007. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu est fermement opposé à un retrait total des troupes de Gaza et refuse que le territoire soit administré par le Hamas ou l’Autorité palestinienne à l’issue de la guerre. On ignore si des compromis ont été trouvés sur ces désaccords

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