Syrie: deux proches de Joulani nommés aux Affaires étrangères et à la Défense

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Moins d’une semaine après la nomination de Mohammad el-Bachir au poste de Premier ministre de la transition en Syrie, le nouveau pouvoir à Damas a nommé ce samedi 21 décembre un chef de la diplomatie, Assaad Hassan al-Chibani, et Murhaf Abou Qasra, ministre de la Défense. Ces deux postes sont cruciaux dans la période actuelle, caractérisée par un rétablissement des contacts avec les pays occidentaux et des tentatives de reprendre en main la sécurité dans le pays.

La nomination d’Assaad Hassan al-Chibani à la tête du ministère des Affaires étrangères de Syrie et de Murhaf Abou Qasra à la Défense illustre la volonté du groupe Hayaat Tahrir al-Sham, HTS, de verrouiller les postes clé de la diplomatie et de la sécurité dans le pays.  Les deux hommes, âgés de moins de quarante ans, sont de proches lieutenants du nouvel homme fort de Damas et chef de HTS, Ahmad al-Chareh, de son nom de guerre Abou Mohammad al-Joulani, rapporte notre correspondant dans la région, Paul Khalifeh.

Assaad al-Chibani est originaire de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie. Ce diplômé en langue et littérature anglaises à la Faculté des Arts et des Lettres de l’Université de Damas a joué un rôle de premier plan dans l’organisation de l’administration politique installée par les rebelles dans la province d’Idleb.

Créé en 2017 dans l’enclave rebelle d’Idleb, dans le nord-ouest du pays, pour fournir des services aux populations coupées des infrastructures étatiques, ce gouvernement autoproclamé possédait ses propres ministères et autorités. La gestion du dossier de l’aide humanitaire dans l’ancienne enclave rebelle a permis à Assaad al-Chibani de tisser des relations avec les agences des Nations unies et des diplomates étrangers.

Un artisan de la chute du régime de Bachar el-Assad à la Défense

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Murhaf Abou Qasra, bio-ingénieur de formation, est de son côté originaire du nord de la province centrale de Hama. En sa qualité de chef militaire de HTS, il a joué un rôle important dans l’offensive éclair lancée le 27 novembre, qui a abouti à la chute du régime de Bachar el-Assad, 12 jours plus tard. Il aura la tâche délicate de réunir tous les groupes rebelles au sein de la nouvelle armée syrienne.

Murhaf Abou Qasra est un homme qu’on voit peu dans les médias, mais il a dirigé les opérations qui ont mené à la chute du régime de Bachar al-Assad, il y a deux semaines. Originaire de la ville de Hama, cet ingénieur agricole de formation a fui après 2011 avec sa famille à Idlib.  Là-bas, il a combattu l’armée d’al-Assad sous le nom de guerre Abu Hassan al- Hamaoui, avant d’intégrer le gouvernement du bastion rebelle, auprès de son compagnon de route Abou Mohammad al-Joulani.

Sa fidélité est récompensée. Il est aujourd’hui nommé à la tête du ministère de la Défense où il sera en charge de l’important dossier de la réforme de l’armée. Une question hautement sensible pour un pays d’une décennie de guerre civile, rappelle Aabla Jounaïdi, du service International de RFI. Selon les nouvelles autorités, toutes les factions devraient être fusionnées pour former la nouvelle institution militaire, y compris HTS, reconnaît Murhaf Abou Qasra, y compris les groupes armés kurdes, qui à l’heure où l’on parle sont toujours engagés dans des combats contre des groupes armés syriens liés à la Turquie dans le nord du pays.

Ce vendredi, à l’issue d’une rencontre entre Ahmed al-Chareh, le nouveau dirigeant de la Syrie, et une délégation américaine, les nouvelles autorités ont dit vouloir contribuer à la « paix régionale » et construire des partenariats stratégiques avec les pays de la région. Damas a également annoncé se tenir « à égale distance de l’ensemble des pays et des parties dans la région » et refuser « toute polarisation ».

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