Israël mène d’intenses frappes sur le sud du Liban et appelle ses habitants à évacuer
Mettant ses menaces à exécution, l’armée israélienne a mené ce lundi d’intenses raids aériens contre des dizaines de localités au Liban, faisant selon un bilan provisoire au moins 274 morts, dont 21 enfants, et plusieurs centaines de blessés, des civils en majorité. L’armée israélienne a annoncé avoir frappé 300 cibles du Hezbollah, un chiffre jamais vu, même pendant la guerre de 2006. L’aviation israélienne s’est déchaînée dès les premières heures du matin sur tout le Liban, à l’exception du nord du pays, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
Les chasseurs-bombardiers ont mené le matin 150 raids sur le sud du Liban et des cibles dans le Mont-Liban, l’Anti-Liban, et la plaine orientale de la Békaa, visant des régions jusque-là épargnées. Un missile air-sol israélien s’est abattu pour la première fois dans les montagnes de la région de Jbeil, au nord du Mont-Liban, à 160 kilomètres du front.
Après un répit de deux heures, les raids ont repris en matinée avec autant de violence, surtout dans le sud du pays. Soixante-quinze localités situées entre la frontière et la région de Saïda, à 45 km au sud de Beyrouth, ont été pilonnées. « Les frappes israéliennes sur les localités et les villages du sud ont fait selon un dernier bilan 182 morts et plus de 700 blessés », dont des enfants, des femmes et des secouristes, a indiqué le ministère libanais de la Santé dans un communiqué. Un bilan précédent faisait état de 100 morts et plus de 400 blessés.
Des habitants appelés à évacuer
Dans le même temps, des dizaines de milliers de personnes ont reçu des SMS ou des appels téléphoniques leur enjoignant de s’éloigner des dépôts d’armes du Hezbollah. Le cabinet du ministre de l’Information a reçu un appel similaire lui demandant d’évacuer les bureaux du ministère situés dans le quartier emblématique de Hamra, en plein cœur de Beyrouth.
Ces frappes ont provoqué le déplacement de milliers de familles, a indiqué le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad. « Des centaines de personnes sont arrivées » dans une école abritant des déplacés dans la ville de Tyr, a indiqué Bilal Kachmar, un responsable de l’organisme de gestion des catastrophes, d’autres « campent dans la rue ». Des centaines de voitures transportant des familles étaient coincées dans des embouteillages à Saïda, la grande ville du sud, selon des photographes de l’AFP.
Dans un communiqué, le ministre de l’Éducation libanais a décrété « la fermeture des écoles publiques et privées » lundi et mardi dans le sud et l’est du pays, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth, visée vendredi par un raid meurtrier, en raison « de la situation militaire et sécuritaire ».
Mais malgré la puissance de feu déployée par l’armée israélienne, Le Hezbollah a repris ses tirs vers le nord d’Israël. Des salves massives de roquettes sont partis en fin de matinée de vallées et de collines qui avaient été visées par l’aviation israélienne quelques heures plus tôt. Des escadrons de drones ont également été lancés par le Hezbollah vers des cibles en Galilée et la région de Tibériade.