La Zambie souhaite le départ de l’ambassadeur américain après ses propos pro-gays
Le président zambien Edgar Lungu a estimé que l’ambassadeur des Etats-Unis dans son pays n‘était plus le bienvenu après ses récents propos dénonçant la condamnation à quinze ans de prison d’un couple d’homosexuels.
Le mois dernier, le diplomate américain Daniel Foote s‘était publiquement dit “horrifié” de la décision de justice visant des homosexuels, suscitant des réactions extrêmement vives dans la très conservatrice Zambie.
Dénoncé par ses opposants pour ses pratiques autoritaires, M. Lungu a vivement critiqué les propos de l’ambassadeur dimanche, lors d’une allocution devant une congrégation religieuse de Choma, dans le sud de la Zambie.
L’actuel gouvernement zambien veut que les diplomates étrangers soient dociles, avec un portefeuille grand ouvert et la bouche fermée
“Vous devez savoir que nous avons formellement protesté auprès du gouvernement américain”, a déclaré le chef de l’Etat, cité lundi par la radio nationale.
“Nous attendons leur réponse car nous ne voulons pas de personnes comme ça parmi nous”, a-t-il ajouté, déplorant que le diplomate promeuve des valeurs anti-chrétiennes.
Dimanche soir, un porte-parole de la présidence, Isaac Chipampe, a fait savoir que les propos de M. Lungu ne préfiguraient pas une expulsion de M. Foote.
“La présidence souhaite préciser que le président ne faisait référence à aucune autre démarche que celle initiée par le ministère des Affaires étrangères”, a écrit M. Chipampe.
Lors de sa sortie devant la presse, l’ambassadeur américain avaient qualifiées de “pourries” les relations entre Washington et Lusaka. “L’actuel gouvernement zambien veut que les diplomates étrangers soient dociles, avec un portefeuille grand ouvert et la bouche fermée”, avait-il ajouté.
Les Etats-Unis accordent chaque année une aide de 500 millions de dollars à la Zambie.
Réélu en 2016, le président Edgar Lungu s’est fait remarquer à plusieurs reprises ces dernières années par ses diatribes contre les homosexuels, en dépit des invites insistantes à la tolérance de certains pays donateurs.
AFP