Découvrez comment des milliards de dollars ont été volés par des dictateurs africains et gardés à l’étranger
Les pays pauvres d’Afrique possèdent des milliards de dollars dans les banques européennes et dans les institutions des États-Unis avec une connaissance limitée de leur existence.
Cet argent a été volé par des dirigeants dont l’avidité les a amenés à priver leur peuple des nécessités de la vie.
L’un de ces dirigeants est le despote nigérian Sani Abacha, qui aurait détourné plus de 5 milliards de dollars et les auraient gardés dans des banques à l’étranger. Ses actions criminelles ont été découvertes après sa mort en 1998 et le pays se bat pour récupérer l’argent volé par leur ancien dirigeant.
Il y a quelques mois, la Suisse a restitué au Nigeria 322 millions de dollars volés par Sani Abacha et gardés dans ses banques. La Suisse avait auparavant remis 700 millions de dollars au Nigeria.
La Suisse, refuge sûr pour l’argent volé et d’autres biens mal acquis, a conservé dans ses banques une énorme somme d’argent volée et cachée par des dictateurs africains corrompus et leurs familles. Ces banques ont commencé à faire des efforts pour restituer cet argent.
Tout comme Sani Abacha, le dictateur Mobutu Sese Seko de la République démocratique du Congo avait également volé plus de 6 millions de dollars qui étaient cachés en Suisse. L’argent a été restitué en 2009 à son fils aîné François-Joseph Mobutu Nzanga Ngbangawe qui était devenu vice-premier ministre.
L’évasion fiscale est à l’origine du vol d’au moins 60 milliards de dollars de fonds qui quittent l’Afrique chaque année, affirme l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki dans un rapport.
En 2014, le groupe de lutte contre la pauvreté ONE a également rapporté qu’au moins un milliard de dollars est volé chaque année en Afrique par des dirigeants et des fonctionnaires corrompus qui siphonnent de l’argent par le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale et les détournements de fonds.
Une ancienne ministre nigériane du pétrole, Diezani Alison-Madueke, a reçu des pots-de-vin des hommes d’affaires nigérians Kolawole Aluko et Olajide Omokore entre 2011 et 2015 et a utilisé son influence pour diriger des contrats pétroliers lucratifs.
Elle a blanchi le produit de ces contrats illégalement accordés par l’entremise des États-Unis pour acheter des biens qui ont ensuite été saisis. Ces biens comprennent un appartement de 50 millions de dollars situé dans l’un des immeubles les plus coûteux de Manhattan, au 157 W. 57th Street, et le Galactia Star, un yacht de 80 millions de dollars.
Le fils aîné du président de la Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, a également été condamné pour avoir blanchi 115 millions de dollars volés dans les coffres de son pays. Son procès a révélé l’achat de propriétés de luxe et de véhicules exotiques à Paris.
La Suisse n’est pas le seul pays où des fonds volés ont été gardés. Les États-Unis sont également une « cachette sûre » pour les voleurs d’argent.
Le gouvernement suisse a lancé un appel aux pays africains pour qu’ils retracent également une partie de l’argent gardés dans diverses banques au Royaume-Uni, aux Etats-Unis d’Amérique, en Allemagne, en France, au Japon, au Luxembourg, en Autriche et en Belgique.
En 2014, le Département de la justice des États-Unis a annoncé qu’il avait gelé plus de 458 millions de dollars qui auraient été volés par Sani Abacha et d’autres fonctionnaires nigérians corrompus.
Un groupe nigérian de défense des droits économiques et sociaux, Socio-Economic Rights and Accountability Project (SERAP), a écrit une lettre ouverte au président américain Donald Trump, demandant la restitution des 500 millions de dollars volés par le général Sani Abacha durant son règne. Ils ont insisté sur le fait que le montant est distinct des 480 millions de dollars gelés par les États-Unis.
En mars 2018, les médias locaux belges ont révélé qu’environ 12,3 milliards de dollars ont disparu de quatre comptes gelés d’Euroclear Bank appartenant à deux agences d’État libyennes.
Les comptes contenant 16,1 milliards d’euros de fonds publics ont été gelés depuis mars 2011 conformément à une résolution des Nations unies dans le cadre des sanctions contre le cercle restreint de Mouammar Kadhafi, rapporte l’hebdomadaire Le Vif.
Plusieurs pays de l’Union européenne ont adopté des lois visant à révéler l’identité des propriétaires de comptes bancaires à l’étranger en cas de soupçon de corruption, ce qui a donné naissance à un nouveau refuge pour l’argent volé. Dubaï est l’une des nouvelles places financières très secrètes.
Contrairement à la Suisse qui demande aux gouvernements africains de leur accorder une pleine coopération juridique pour persuader ses tribunaux de débloquer les comptes des dirigeants corrompus, d’autres pays vivent de la richesse volée des pays africains appauvris par leurs dirigeants.