Carnage au Sri Lanka : l’État islamique revendique les attaques
Les attaques qui ont visé des églises et des hôtels auraient été commises « en représailles à Christchurch », ont indiqué les enquêteurs ce mardi.
Il aura fallu attendre plus de quarante-huit heures pour qu’une organisation terroriste revendique la paternité du terrible attentat qui a frappé le Sri Lanka dimanche 21 avril. L’État islamique a ainsi fait savoir mardi 23 avril, via son agence de propagande du groupe terroriste, qu’il se trouvait derrière les attaques contre des églises et des hôtels qui ont fait plus de 300 morts, dont 45 enfants et adolescents. En parallèle, les autorités poursuivent leur enquête pour comprendre le déroulement des faits. Deux frères sri-lankais musulmans, membres des kamikazes, ont joué un rôle-clé dans les attentats, a appris mardi l’Agence France-Presse (AFP) de sources proches de l’enquête.
Les deux frères, âgés d’une vingtaine d’années et dont les noms n’ont pas été révélés, opéraient une « cellule terroriste » familiale, selon les enquêteurs. Ils se sont fait exploser dimanche matin respectivement au Cinnamon Grand Hotel et au Shangri-La de Colombo. Un quatrième hôtel de luxe, jouxtant ceux frappés, figurait également sur la liste des objectifs du dimanche de Pâques, a appris l’AFP de mêmes sources. Ces attaques auraient été commises en représailles au carnage des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, a déclaré mardi le vice-ministre srilankais de la Défense. « Les investigations préliminaires ont révélé que ce qui s’est passé au Sri Lanka a été commis en représailles à l’attaque contre les musulmans de Christchurch », a déclaré devant le Parlement Ruwan Wijewardene, en référence à l’attaque qui a fait 50 morts le 15 mars dans deux mosquées de la grande ville du sud de la Nouvelle-Zélande.
Le NTJ dans le viseur
Selon les premiers éléments de l’enquête, le groupe local National Thowheeth Jama’ath (NTJ), accusé par les autorités d’être derrière les attentats, était lié à un groupe islamiste radical peu connu en Inde, a dit M. Wijewardene. « Il a maintenant été révélé que ce groupe National Thowheeth Jama’ath, qui a commis les attentats, avait des liens étroits avec le JMI », a-t-il déclaré, faisant apparemment référence à un groupe connu comme le Jamaat-ul-Mujahideen India. Selon des informations de presse, le JMI a été créé l’an dernier et est affilié à un groupe du même nom au Bangladesh. Le ministre a ajouté que le Sri Lanka bénéficiait de l’aide internationale pour l’enquête, sans autre précision.