Voici ce qu’il faut savoir du cancer du col de l’utérus
Le cancer, encore appelé tumeur maligne est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire (tumeur) anormalement importante au sein d’un tissu normal de l’organisme, de telle manière que la survie de ce dernier est menacée. Toutes ces cellules dérivent d’un même clone, cellule initiatrice du cancer qui a acquis certaines caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment. Au cours de l’évolution de la maladie, certaines cellules peuvent migrer de leur lieu de production et former des métastases. Pour ces deux raisons, le dépistage du cancer doit être le plus précoce possible. Il existe sous plusieurs formes, tels que le cancer des seins, de la prostate, du col de l’utérus, … Qu’est ce que le cancer du col de l’utérus?
Le cancer du col de l’utérus est une tumeur maligne qui touche le col de l’utérus, c’est à dire la partie étroite et inférieure de l’utérus reliant le col de l’utérus au vagin. Il se développe sur la muqueuse du col de l’utérus, et plus précisément sur la couche superficielle de la muqueuse qui le recouvre (l’épithélium).
Quatrième cancer le plus fréquent chez la femme, le cancer du col de l’utérus fait ravage dans le monde entier. Sa cause principale est une infection persistante par un virus appelé le papillomavirus humain ou HPV (human papillomavirus) qui se transmet par voie sexuelle. Lorsque ce virus s’installe durablement au niveau du col de l’utérus, il peut provoquer des modifications de l’épithélium, c’est-à-dire des lésions précancéreuses. Dans de rares cas, il arrive que ces lésions évoluent vers un cancer. Cette évolution est lente puisqu’un cancer apparaît généralement 10 à 15 ans après l’infection persistante par le virus.
Comment se transmet l’infection ?
La contamination par le HPV se fait essentiellement par contact sexuel, lors de caresses génitales ou contacts oro-génitaux, et ce, même en l’absence de pénétration. C’est pourquoi le préservatif, tout en limitant le contact avec le virus, ne procure qu’une protection partielle. La plupart des personnes sont contaminées au tout début de leur vie sexuelle.
D’autres facteurs de risque favorisant la persistance du HPV et le développement du cancer du col de l’utérus sont :
– La précocité des rapports sexuels
– La multiplicité des partenaires
– Le fait d’avoir eu plusieurs enfants
– Un déficit immunitaire
– Le tabagisme
– L’utilisation prolongée de contraceptifs hormonaux,
– La présence ou des antécédents d’autres IST (Chlamydia Trachomatis, herpès génital)
Quels sont les symptômes ?
À un stade précoce, le cancer du col de l’utérus continue par se développer sans provoquer de symptômes particuliers. C’est pourquoi un suivi gynécologique régulier ainsi que les frottis sont indispensables pour détecter les éventuelles anomalies. Certains symptômes peuvent néanmoins apparaître et alerter comme :
· Des saignements en dehors des règles,
· Des douleurs pendant les rapports sexuels,
· Des saignements après les rapports sexuels,
· Des pertes vaginales,
· Des douleurs dans le bas-ventre
· Des douleurs lombaires
· Une gêne pour uriner
Cependant, ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer du col de l’utérus : le mieux est de les signaler au médecin afin que leur origine puisse être éclaircie.
Comment traite-t-on le cancer du col de l’utérus?
Le traitement administré dépend du stade du cancer au moment du diagnostic.Toute modalité de traitement est décidée en étroite collaboration avec la patiente et la partie médicale.
Le stade précancéreux peut être traité avec différentes méthodes : soit peu agressive, comme la cryothérapie (méthode qui utilise le froid) ou le traitement au laser, soit par la technique de conisation, qui consiste à enlever un fragment du col utérin.
Pour les tumeurs de petite taille limitées au col de l’utérus, l’ablation du col de l’utérus ou de la totalité de l’utérus (hystérectomie) est souvent pratiquée.
Quant aux tumeurs plus avancées, elles nécessitent également une ablation des trompes, ovaires et ganglions. La méthode de la radiothérapie peut également être utilisée.
Pour les stades très avancés, où généralement la tumeur se propage à d’autres parties du corps, la chirurgie n’est plus envisageable. Il faut alors pratiquer la radiothérapie associée à la chimiothérapie.
Quels sont alors les moyens de prévention ?
Deux types de moyens de préventions existent actuellement pour l’éviter
La vaccination
Depuis quelques années, une prévention primaire par la vaccination est possible. Deux vaccins préventifs ont été mis sur le marché. Ils visent à prévenir les souches les plus virulentes de papillomavirus (le HPV de type 16 et 18) et permettraient donc d’éviter près de 70% des cancers du col de l’utérus.
Ces deux vaccins sont d’autant plus efficaces si leur administration précède l’exposition aux papillomavirus. C’est pourquoi il est recommandé de vacciner les jeunes filles assez tôt, entre 11 et 14 ans, un âge où l’on est quasi-certain que l’ado n’a pas encore débuté sa vie intime et où le vaccin sera donc particulièrement efficace. En rattrapage, le vaccin est recommandé pour les jeunes filles de 15 à 19 ans révolus non encore vaccinées.
A noter que ces vaccins ne protègent pas contre tous les types de HPV, ni contre toutes les lésions précancéreuses et qu’aucun vaccin n’est efficace à 100%. Même quand la vaccination a eu lieu, un dépistage et donc une surveillance par frottis est indispensable pour essayer de prévenir les, environs 30%, des cancers du col de l’utérus.
Le frottis
La prévention dite secondaire par frottis est indispensable pour dépister au plus tôt la présence de lésions précancéreuses. Le frottis cervico-utérin consiste à prélever des cellules à la surface du col de l’utérus qui sont ensuite analysées. Le frottis est recommandé tous les trois ans, après deux frottis normaux espacés d’un an, pour toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans ayant eu des relations sexuelles.
Effectué régulièrement, le frottis de dépistage permet de détecter des cellules anormales au niveau du col de l’utérus à un stade où il est plus facile de les soigner, souvent avant qu’elles ne deviennent cancéreuses. Plus une anomalie est repérée tôt, mieux elle peut être soignée.
En cas de frottis douteux ou des cellules anormales sont repérées, d’autres examens seront effectués afin d’exclure ou de diagnostiquer un état précancéreux ou un cancer du col de l’utérus. Ces examens varient en fonction de l’anomalie détectée et comprennent :
– un deuxième frottis à six mois d’intervalle (pour des anomalies légères),
– un test HPV,
– une colposcopie
– une biopsie