Arthrose : deux fois plus de cas aujourd’hui qu’il y a 50 ans
AU Sénégal, l’arthrose touche plus de 4 millions de personnes. Couramment appelée rhumatismes, cette dégradation des cartilages des os peut toucher les articulations au niveau des hanches, des genoux mais aussi des pieds et des mains. Conséquence inévitable de la vieillesse ? En analysant plus de 2.000 squelettes de part et d’autre des États-Unis, des chercheurs de Harvard remettent en cause cette croyance populaire : le nombre de patients atteints d’arthrose du genou aurait considérablement augmenté au cours du 20e siècle, annoncent-ils dans la revue PNAS. « Nous sommes deux fois plus susceptibles d’être diagnostiqués d’une arthrose du genou aujourd’hui que durant les années avant la seconde Guerre mondiale », affirment les chercheurs dans un communiqué. Et l’allongement de l’espérance de vie n’est pas la seule raison…
Sédentarité et alimentation trop riche en cause
Les chercheurs pointent du doigt notre mode de vie devenu très sédentaire. En effet, le manque d’exercice entraîne un amincissement des cartilages articulaires, ce qui favorise la survenue de l’arthrose. De plus, les muscles autour des articulations se retrouvent affaiblis et ne peuvent plus maintenir correctement les cartilages du genou. Au contraire, faire de l’activité physique permet à ces derniers de se renforcer en augmentant leur densité. Deuxième coupable dans cette hausse de la pathologie : notre alimentation trop riche en sucre et en graisses. Elle entraîne des inflammations chroniques au niveau des articulations, certes faibles, mais amplifiées par la sédentarité.
Pour ces scientifiques, le message à retenir de cette étude est simple : chacun peut limiter l’apparition de la maladie, en bougeant davantage et en adaptant son alimentation. « De nombreux facteurs de risque ont été identifiés pour les maladies cardiovasculaires, de sorte que les médecins peuvent conseiller à leurs patients d’adapter leur mode de vie pour limiter leur risque, explique Daniel Lieberman, co-auteur de l’étude. Pour l’arthrose, c’est la même chose car nous montrons qu’il est possible d’agir pour prévenir – au moins en partie – la pathologie. » Selon ce chercheur, d’autres travaux sont nécessaires pour déterminer tous les facteurs de risque. « Ne serait-il pas formidable que les gens puissent vivre 60, 70 ou 80 ans sans jamais souffrir d’arthrose du genou ? », ajoute-t-il. Forcément.