Brésil: des commissariats de police se retirent des favelas faute de résultats

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koumpeu.com–Polémique à Rio de Janeiro, où l’emblématique programme d’implantation de commissariats de police dans les favelas tenues par les trafiquants est en train d’être démantelé. C’était pourtant une politique phare, lancée en amont de la Coupe du monde de football et des Jeux olympiques en 2014 et 2016.

Les autorités cariocas viennent de décider la suppression d’un tiers des UPP, les unités de police pacificatrices, ces commissariats de quartier implantés dans plus d’une trentaine de favelas de la ville pour tenter de réduire l’influence des trafiquants de drogue.

Les UPP les plus importantes, et les plus grandes, vont être démantelées, comme celle de la Cité de Dieu, tristement connue pour sa violence et sa criminalité endémique. L’immense favela de Rocinha, située tout près des quartiers chic et des plages touristiques, carrefour du trafic de drogue et théâtre de très violents affrontements ces derniers mois, va également perdre ces policiers de proximité.

Une décision qui heurte, alors que la criminalité est repartie à la hausse depuis plus d’un an à Rio de Janeiro

C’est le général Braga Neto, en charge de la sécurité publique de Rio, qui a décidé de tailler dans le budget des UPP, contraint, affirme-t-il, par la crise économique qui a épuisé les ressources de la ville. Mais aussi par l’absence de résultat notoire de ces unités de police dans les favelas qu’elles sont censées contrôler. Les UPP avaient été mises en place dans les favelas violentes de Rio avant la Coupe du monde de football et les JO. Des centaines de millions d’euros ont été dépensés.

Cette décision, prise par un militaire, provoque une vaste controverse, au moment où l’armée n’a jamais été aussi puissante à Rio de Janeiro depuis la fin de la dictature militaire. En réaction à la hausse de la criminalité, le gouvernement a confié à l’armée l’ensemble des forces de l’ordre. Alors que les policiers des UPP se plaignaient depuis plusieurs années d’un manque récurent de financement pour leurs équipements de base, comme des gilets par balle.

Des résultats négatifs depuis l’intervention des militaires dans la vie publique de Rio de Janeiro

L’année dernière, plus de 6 700 morts violentes ont été recensées dans la ville. Ce chiffre affolant en augmentation constante avait conduit le président Michel Temer à décider l’intervention militaire en février dernier. Pourtant, quelques mois plus tard, l’armée est montrée du doigt pour son absence de progrès… avec, au contraire, des exactions commises par des soldats.

L’observatoire de l’intervention militaire vient de publier son premier rapport, sur la présence de l’armée à la tête des forces de l’ordre de Rio de Janeiro. Le résultat est catastrophique : les experts dénoncent l’absence de programme, de résultat et de gouvernance. De fait, depuis l’arrivée des militaires à Rio, les confrontations, la criminalité et la violence ont augmenté. La réduction du nombre d’unités de police dans les quartiers défavorisés risque d’empirer une situation déjà critique.

rfi

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