Tiens, que devient Alessandro Nesta ?

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Alessandro Nesta fête aujourd’hui ses 43 ans. L’occasion de faire un point sur sa carrière depuis qu’il a raccroché les crampons

Dans un monde parallèle, Alessandro Nesta aurait annoncé sa retraite au terme de la saison 2013-2014. Il aurait alors fait ses adieux lors d’une fête mémorable au stadio Olimpico de Rome, devant des tifosi laziali qui auraient pleuré à chaudes larmes le départ de leur éternel capitaine. Mais l’histoire en a décidé autrement. Car le 31 août 2002, pour éviter la banqueroute, le président de la Lazio, Sergio Cragnotti, a décidé de vendre l’enfant au cœur bleu ciel à l’AC Milan. Et Nesta a écrit la suite de sa carrière en rossonero, quand Francesco Totti, son miroir à la Roma, est resté toute sa vie à Rome. Du coup, le 16 décembre 2013, c’est quasiment dans l’anonymat le plus total que le beau Sandro a disputé le dernier match de sa carrière. Une rencontre entre son dernier club, Chennaiyin, et Kerala Blasters, en Indian Super League. Dernier match un peu tristoune d’une carrière qui l’aura vu remporter une Coupe du monde, deux Ligue des champions, une Coupe des coupes, trois Scudetti et trois Coupe d’Italie. Entre autres.

Alessandro Nesta, cœur bleu ciel

De l’Inde à la Floride

C’était donc il y a un peu plus de cinq ans. Que s’est-il passé depuis ? Après son dernier match avec Chennaiyin, l’ancien défenseur central va vivre une période difficile, comme il l’a raconté au site de la Nazione. « Quand j’ai arrêté, j’ai souffert, j’étais même devenu insupportable pour ma famille. J’ai quitté Miami et je suis allé en Italie pour suivre un cours d’entraîneur. J’y suis un peu allé à reculons, mais ma femme m’a dit que c’était une bonne idée. » Et c’est à l’Impact Montreal, où il a disputé deux saisons après Milan (2012 et 2013), que Nesta va doucement entamer la transition vers sa nouvelle vie. Un rôle, dans un premier temps, de consultant et d’analyste vidéo, qui lui permet de se familiariser avec le poste d’entraîneur. Mais depuis des années déjà, Nesta a développé une passion pour la ville de Miami. «  C’est Paolo Maldini qui m’a fait découvrir. Il m’avait dit qu’il y avait un bon investissement à faire ici et j’ai donc acheté une maison. Quand je suis arrivé là, j’ai trouvé ça magnifique. Pour ceux qui ont du sang latin, c’est le parfait compromis entre une ville américaine et une ville latine. Il y a la mer, le soleil, la ville » , nous expliquait-il lors d’une interview réalisée à Montréal en 2012.

Du coup, c’est très logiquement que, le 31 août 2015, il est nommé entraîneur du Miami FC, la toute nouvelle franchise co-fondée justement par Paolo Maldini, qui participe à la NASL. La première saison s’avère toutefois compliquée. Équipe toute nouvelle, le Miami FC a tout à construire. Et c’est à Nesta qu’incombe cette tâche. « Je suis honoré d’avoir l’opportunité d’aider à bâtir cette équipe du Miami FC. C’est extrêmement stimulant de se dire que la page est blanche, et que c’est moi qui vais devoir en écrire les premières lignes » , assure-t-il lors de son arrivée. Résultat : Miami termine la saison 2016 à la 7e place, après avoir bouclé la première partie de saison (le championnat Spring) à la dernière position. À l’intersaison, l’équipe se renforce, et Alessandro peut enfin se concentrer plus sur l’aspect tactique que sur les fondations du club. Et les résultats suivent. Miami roule littéralement sur la NASL, termine le championnat Spring à la première place, en maintenant ce leadership jusqu’à la fin de la saison régulière. Favori à la victoire finale, le club de Nesta s’incline finalement en demi-finales des play-offs, aux tirs au but, face aux NY Cosmos. Fin amère de son aventure en Floride.

Objectif Serie A

Après une année sabbatique, Nesta accepte un nouveau défi le 14 mai 2018 : devenir l’entraîneur de Perugia, club de Serie B. La date est d’ailleurs un sacré clin d’œil du destin : le 14 mai 2000, soit 18 ans auparavant jour pour jour, la Lazio du capitaine Nesta remportait le deuxième Scudetto de son histoire. Ce jour-là, les Laziali battaient la Reggina, 3-0, et profitaient surtout de la défaite de la Juventus sur la pelouse de… Perugia. Nesta débarque en Ombrie alors que le club s’apprête à disputer les play-offs. Et se présente avec humilité. « Les matchs que j’ai disputés en Serie A ne comptent pas, car entraîner est un autre travail. Le coach moderne doit étudier, observer, se tenir informé. J’ai eu des modèles incroyables (Zeman, Zoff, Eriksson, Lippi, Ancelotti, N.D.L.R.), chacun m’a appris des choses différentes. » Perugia s’incline au premier tour contre Venise (alors entraîné par un certain Pippo Inzaghi), mais Nesta est tout de même confirmé pour la saison 2018-2019 par le président, Massimiliano Santopadre.

Nesta, le dernier tacle d’un champion

Et jusqu’ici, l’aventure se passe plutôt bien. Renforcé pendant le mercato estival (arrivées de Melchiorri, ex-Cagliari, de Dragomir, jeune d’Arsenal, et de Gabriel, ex-gardien remplaçant du Milan, pour ne citer qu’eux), Perugia est actuellement septième de Serie B, en pleine zone play-offs. Le Griffon vient d’enchaîner trois succès lors des quatre dernières journées, dont un joli 3-2 sur la pelouse de Venise (petite revanche personnelle pour Sandro). La formation perugina est composée de jeunes joueurs, notamment deux formés à la Roma, Valerio Verre (10 buts cette saison) et Umar Sadiq, et compte aussi dans ses rangs un international nord-coréen, Han Kwang-song, 25 ans. L’objectif ? La montée en Serie A, évidemment. « Tifosi, équipe, dirigeants : nous tirons tous dans la même direction pour un seul objectif, a récemment affirmé Nesta en conférence de presse. D’abord, se qualifier pour les play-offs. Et ensuite… Ensuite, on pensera à ce qu’il y a au bout de ces barrages.  » Or, même s’il échoue à nouveau, Nesta pourrait trouver une autre portée d’entrée vers la Serie A. De fait, depuis quelques jours, une rumeur indique que les dirigeants de la Fiorentina penseraient à lui pour l’après-Pioli. Assurément une belle destination, même si, du côté de Rome, certains attendent depuis 17 ans le retour de l’enfant prodigue.

avec sofoot

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