Sénégal: Recrudescence de la violence : Pourquoi le mal persiste

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Des derniers cas en date, celui du jeune Daouda Diouf, poignardé à mort par une bande de quatre agresseurs à Yarah. Quelques jours seulement après, qu’un enfant a succombé aux coups de barre de fer, qui lui ont été administrés par son propre père, aux Parcelles assainies. La série macabre ne faiblit pas. En mi-avril, un boulanger est retrouvé mort devant sa chambre, à Matam. Le corps sans vie, gisait dans un bain de sang. A Ziguinchor, un autre corps sans vie a été retrouvé. La dépouille était criblée de balles. Comme si cela ne suffisait pas, les cas d’agressions et de cambriolages se multiplient. La vidéo d’un agresseur en plein jour, aidé par son complice, conducteur de scooter, suscite une indignation générale. Tout comme ces deux individus encagoulés et armés de pistolets qui ont cambriolé une boutique, ce lundi aux Maristes. Une semaine après le braquage opéré dans un salon de coiffure et un magasin à Kaolack. Pour dire que la liste est loin d’être exhaustive…

Des actes qui poussent à se demander si le Sénégalais est devenu soudainement violent.

A cette question, la réponse de maître Mayacine Diallo, agent de sécurité, par ailleurs auteur de l’ouvrage : « l’homme de sécurité est partout et nulle part », est sans ambages. Il liste à cet effet, certaines causes qui pourraient favoriser ce phénomène.

« Le sénégalais est devenu violent. Aujourd’hui si vous allez à l’université, vous verrez des étudiants qui sont devenus des bandits, parce qu’ils n’ont aucune perspective d’emploi. Il n’y a que des promesses », affirme-t-il.

Pour le spécialiste de la sécurité, c’est là où réside la source de cette « insécurité galopante au Sénégal ». Son diagnostic de la situation, laisse entrevoir beaucoup de facteurs qui méritent une analyse approfondie. « Il y a beaucoup de jeunes militaires qui ont été libérés, après deux ans de formation dans l’Armée, sans mesure d’accompagnement. Cela peut générer en eux un sentiment de laissé-pour-compte. Ce qui les pousse, parfois, à faire des agressions, car ne pouvant plus résister à la pression sociale ».

Maître Diallo invite l’Etat à travailler à la réorientation et à la réinsertion des anciens militaires. A ses yeux, l’Etat doit créer des emplois pour les repris de justice et les jeunes désœuvrés en perte de repère.

En ce qui concerne la politique sécuritaire adéquate pour faire face à ces meurtres, maître Mayacine Diallo soutient que la prévention  doit être davantage mise en avant. « La sécurité préventive, théorise M. Diallo, consiste à faire des descentes périodiques dans toutes les zones à risques, avant que l’irréparable ne se produise ».

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