QATAR: MALGRÉ L’ISOLEMENT DU PAYS, LA POPULATION SOUTIENT SON ÉMIR

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L’émir du Qatar participera ce mardi 5 décembre au Koweït au sommet du Conseil de coopération du Golfe. L’ambiance devrait être tendue puisque cela fait exactement 6 mois que le Qatar est isolé par 4 pays arabes. L’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn et l’Egypte accusent le Qatar de « soutenir des organisations terroristes » ou d’être trop proche de l’Iran. Malgré le blocus aérien, terrestre et maritime imposé par ses voisins, le Qatar tient bon. Il rejette ces accusations et la population affiche son soutien au souverain qatarien, l’émir Tamim.

Près du marché aux oiseaux, Abdallah porte fièrement son faucon sur l’avant-bras. Le jeune qatarien revient d’une partie de chasse traditionnelle. « Vous savez que certains pays s’attaquent au Qatar, explique Abdallah. Mais nous leur disons « nous sommes fiers de Cheikh Tamim »… Nous l’aimons ! »

Il est vrai que le portrait de l’émir Tamim est affiché partout depuis le début de la crise. Sur les immeubles, les commerces, les voitures et les boîtes de chocolats que les Qatariens s’offriront dans quelques jours pour la fête nationale.

Le visage dessiné de l’émir est devenu une icône nationale. Généralement accompagné du slogan « Tamim al-Majd », « Tamim le glorieux ». « Vraiment, c’est lui qui nous a donné la force, explique Muna Al-Sulaiti, qui travaille dans le secteur gazier. On le suit tout le temps. Ce dessin est vraiment parfait. C’est pour ça, en fait, qu’il est devenu très célèbre. Les gens l’utilisent partout maintenant. Quand on voit ça, on sait que tout va bien. On est fort et personne ne peut nous vaincre. »

Après 6 mois de blocus, l’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn et l’Egypte n’ont pas réussi à faire plier le Qatar. Et, sans le vouloir, ils ont renforcé la légitimité de son jeune émir. Car si la crise s’est installée dans la durée, le Qatar tient bon, à la surprise de tous, selon le chercheur américano-iranien Mehran Kamrava, qui travaille au Qatar, dans un centre de recherche de l’Université américaine de Georgetown.

« Je pense que tout le monde est surpris. L’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis croyaient que la crise serait terminée en deux semaines, trois semaines tout au plus, analyse-t-il. De par la nature et l’intensité de la pression exercée sur le Qatar, économiquement, diplomatiquement, politiquement. Mais rapidement nous avons découvert que le Qatar avait des solutions de rechange. »

« Ils ont pu remplir les rayons des supermarchés très rapidement. Il n’y a pas eu de pénuries. Ils ont été capables de mettre en place de nouvelles filières d’approvisionnement pour les produits alimentaires et les biens d’usage courant. Donc ils ont pu s’adapter au blocus, souligne le chercheur. Et leur état d’esprit n’est absolument pas de céder face à l’Arabie saoudite et aux Emirats Arabes Unis. »

 

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