Le PS d’Ousmane Tanor : De l’exercice du pouvoir à la périphérie à une fin sans gloire

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Ousmane Tanor Dieng, First Secretary of the Senegalese Socialist party and candidate to Presidential election greets supporters upon arriving for his first campaign meeting in Louga, 04 February 2007. Campaigning for the presidential election in Senegal began 04 February with the 80-year-old incumbent looking for another five-year term in charge of one of Africa's most stable democracies. President Abdoulaye Wade launched his reelection bid in front of an audience of tens of thousands with a pledge to act as a unifying force in his country. His Socialist Party challenger Ousmane Tanor Dieng attacked Wade over the problems of agriculture and agreements on immigration with France and Spain aimed at stemming illegal immigration. AFP PHOTO / GEORGES GOBET (Photo credit should read GEORGES GOBET/AFP/Getty Images)

Fondé par Léopold Sédar Senghor en 1948, suite à des  divergences avec son mentor Lamine Gueye, le BDS devenu dans son évolution UPS, avant d’être le PS que nous connaissons aujourd’hui est considéré par nombre de Sénégalais comme un patrimoine immatériel qu’il faut sauvegarder. C’est un parti qui a fortement contribué à la construction de l’Etat du Sénégal post colonial, et de la démocratie. Hélas, le PS est aujourd’hui devenu méconnaissable du fait de divisions reposant sur des ambitions personnelles. C’est dire que la formation politique la plus ancienne du pays est plongée dans une crise, jamais vécue durant plus d’un demi-siècle d’existence. Mais à vrai dire, beaucoup d’observateurs et des acteurs  de la vie politique nationale ont vu venir.

En effet, Ousmane Tanor Dieng un homme à la trajectoire politique peu reluisant a été propulsé Premier Secrétaire du parti, à la suite du fameux congrès sans débat intervenu en 1996. Par un Abdou Diouf  en pleine  opération de « désenghorisation .»   Qui avait déjà eu raison d’illustres barons du parti, parmi lesquels  feu  l’indomptable Babacar Ba.

Bien évidemment, les cadres du parti ayant grandi à l’ombre du père fondateur Léopold S. Senghor ont refusé de se soumettre à l’autoritarisme de son successeur.Et le premier acte de résistance sera alors posé par l’un d’eux, feu Djibo Layti Ka via un courant dit du renouveau à l’intérieur du parti.

Sa mise à l’écart par Abdou Diouf le poussera à quitter le parti avec un groupe d’ami avec qui il va créer l’Union pour le Renouveau Démocratique (URD). QUI a gagné onze sièges aux élections législatives de 1998 et une position de faiseur de roi à l’élection présidentielle de 2000 qui enverra le PS dans l’opposition. Ainsi donc, au terme de  douze ans d’opposition au régime libéral d’Abdoulaye Wade, le Ps revient dans les arcanes du pouvoir à la faveur d’une coalition de coalitions qui, il faut le dire n’atait pas mise en place ^pour l’exercice du pouvoir dans la durée, mais tout juste pour le temps d’une élection. Mais au nom du très peu pertinent slogan « gagner ensemble, gouverner ensemble »  le staff managérial va s’ancrer dans l’idée d’un compagnonnage du président Macky Sall qui veut une majorité confortable à l »Assemblée nationale et qui aspire à un second mandat présidentiel.

En face, les forces montantes du parti, sous la houlette de Khalifa Sall maire de Dakar refuse de se satisfaire d’un simple exercice du pouvoir à la périphérie. Eux, ils veulent reconquérir et exercer le pouvoir central. Ce qui est, somme toute, la vocation originelle du PS. Pour eux, il est hors de question de renoncer à la conquête du pouvoir au profit d’un héritier de maître Abdoulaye Wade. Celui là même, qui a battu un certain 25 mars 2000 le Président Abdou Diouf candidat à sa propre succession avec comme  Directeur de campagne Ousmane Tanor Dieng himself.

Ainsi est posée une équation politique interne au parti, qui n’est pas près d’être résolue. Car face au refus de la relève du PS de soutenir la candidature du Président Macky Sall pour sa réélection en 2019, Ousmane Tanor Dieng a choisi en lieu et place de la négociation, la confrontation, l’épreuve de force. Une option qui semble lui réussir, car avec le soutien pour ne pas dire la complicité du régime en place Khalifa Sall est mis hors d’état d’empêcher de tourner en rond. Pour des raisons que tout le monde sait.

Cependant la tournure des évènements après les récentes élections législatives peut réserver bien de mauvaises surprises au Premier secrétaire du Ps. Car il n’est dorénavant un secret pour personne que Macky Sall soucieux avant tout de sa réélection en 2019 a eu une bonne lecture des résultats des élections législatives du 30 juillet dernier. Qui l’ont décidé à se retrouver avec Abdoulaye Wade et, par ricochet avec le Pds. Des actes clairs sont posés dans ce sens de part et d’autres des deux camps. Or il est clair dans l’esprit de tous y dans celui d’Ousmane Tanor Dieng que des retrouvailles entre l’Apr et le Pds sonnerait le glas du compagnonnage entre les marron-beiges et les verts de Colobane.

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