Le gouvernement ougandais a déployé des militaires et des policiers pour protéger les investisseurs chinois après que ces derniers aient menacé de quitter le pays après une vague d’attaques.

You Jing Shu, président de la Chambre de commerce de Guangdong, un lobby d’une cinquantaine d’entreprises chinoises en Ouganda, a déclaré la semaine dernière que de nombreux investisseurs envisageaient de partir à moins que le gouvernement ne renforce la sécurité.

« Personnellement, je suis peut-être résilient face à ce genre d’insécurité parce que j’ai vécu au Soudan du Sud, qui est plus hostile qu’ici. Mais d’autres investisseurs qui ont le cœur fragile peuvent partir », a déclaré M. Shu dans une interview accordée au Daily Monitor.

Le 23 octobre 2018, un groupe d’assaillants inconnus a fait une descente dans les quartiers résidentiels de la CCLE Rubber Company à Mbalala, dans le district central de Mukono, blessant cinq personnes – trois ressortissants chinois et deux Ougandais. Les agresseurs se seraient enfuis avec 11 000 $, des téléphones portables, et des appareils électroniques.

Chen Fan, le directeur de l’entreprise, a déclaré au Daily Monitor que des membres de la bande, armés de machettes avaient tabassé le garde de sécurité.

« Ça nous fait peur. Je pense que je devrais quitter le pays parce que ce n’est pas la première entreprise à être attaquée. C’est très mauvais », a déclaré M. Fan.

Le porte-parole de la police ougandaise, Emilian Kayima, a déclaré que des enquêtes sur cette attaque et d’autres attaques similaires sont en cours.

« Nous prenons cette question au sérieux. Au moment où je parle, je suis sur le terrain à Luweero pour enquêter sur une affaire similaire et nous trouverons très bientôt une solution », a souligné M. Kayima.

La semaine dernière, une délégation d’investisseurs chinois a rencontré de hauts responsables du gouvernement au sujet de la vague croissante de vols à main armée et de vols violents qui ont entraîné des pertes en vie humaine et en biens.

Le gouvernement a assuré aux Chinois qu’on leur fournirait des forces militaires et policières.

« Les investisseurs fournissent des emplois à nos jeunes et paient des impôts au gouvernement. Nous avons beaucoup de respect pour cela », a déclaré le porte-parole de l’armée, le brigadier Richard Karemire.

La police a déjà ouvert une enquête sur des cas de vols aggravés dans les usines chinoises, dont certains ont été commis dès 2016.

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